Une "première victoire". C'est ainsi que William Martinet, président du syndicat étudiant Unef, a qualifié la décision du gouvernement de reporter la présentation du projet de loi Travail. Cette réforme, portée par la ministre Myriam El Khomri, devait être présentée en Conseil des ministres le 9 mars prochain. Elle ne le sera finalement qu'une quinzaine de jours plus tard.
Poursuivre la mobilisation. "Le gouvernement est en train de comprendre qu'il est allé trop loin et commence à reculer", s'est félicité William Martinet lundi sur Europe 1. Pas question pour le syndicaliste de crier victoire pour autant. En effet, le Premier ministre, Manuel Valls, a justifié ce report par la nécessité de "lever un certain nombre d'incompréhensions" sur le projet de loi. Insuffisant pour l'Unef, qui ne critique pas seulement quelques articles controversés, mais l'ensemble de la "logique" du texte. "L'objectif reste d'obtenir le retrait de ce projet de loi", a souligné William Martinet. "On a la possibilité de réussir à se faire entendre. Pour cela il faut que la mobilisation qui s'est passée sur Internet ces dernières semaines" se poursuive. L'Unef fait partie des nombreuses organisations syndicales qui ont appelé à manifester le 9 mars.
"Flexibiliser et précariser". Pour William Martinet, "le projet de loi travail envoie un message très simple aux étudiants et aux jeunes. On nous explique que nous sommes précaires pendant nos études, pendant notre insertion professionnelle et qu'on le restera toute notre vie. C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase". L'Unef estime ainsi que les mesures pour faciliter les licenciements économiques ou assouplir le temps de travail ne visent qu'à "flexibiliser et précariser" les salariés. "A quoi sert de faire tous ces sacrifices pour obtenir un diplôme, si derrière on devient un salarié corvéable à merci ? Nous attendons autre chose d'un gouvernement qui affirme que sa priorité, c'est la jeunesse", a martelé William Martinet. L'exécutif "doit être capable de trouver un autre horizon pour notre génération qu'un recul de nos droits sur le marché du travail".