Le candidat de gauche aux régionales dans l'Est, Jean-Pierre Masseret, a déclaré vendredi sur France Info qu'il se "foutait" d'être exclu du Parti socialiste. Le maintien de sa liste contre l'avis de son parti entraîne une triangulaire avec le Front national, alors que le bureau national du PS avait décidé dès dimanche soir du retrait de la liste socialiste dans la région pour faire barrage au Front National.
"Ils ne vont pas me changer". Interrogé sur l'exclusion qu'il risque en refusant de retirer sa liste pour le second tour, l'actuel président socialiste de la région Lorraine a répondu : "J'aime autant vous dire que je m'en fous"."S'il me virent du Parti socialiste, ils me vireront. Je resterai homme de gauche et je resterai socialiste, ils ne vont pas me changer", a-t-il ajouté.
Si le FN arrive en tête, "j'en prendrai plein la gueule". Le candidat admet cependant que si son adversaire FN, Florian Philippot, arrive en tête du second tour dimanche, il sera en difficulté : "Je suis conscient que j'en prendrai plein la gueule", a-t-il déclaré. "Mon rôle est un peu difficile, je le reconnais, parce que je suis en quelque sorte dissident du Parti socialiste et, dans le même temps, je dois offrir à tous ces électeurs et ces électrices de gauche qui ne peuvent pas voter pour un candidat de droite, même adoubé par le PS, la dignité du vote".
Le PS avait indiqué mercredi que la question soulevée par le maintien de la liste de Jean-Pierre Masseret serait examinée après les élections régionales. Selon un sondage de l'institut Elabe publié jeudi, Jean-Pierre Masseret recueillerait 16% des suffrages au second tour, soit sensiblement le même score qu'au premier tour, notamment grâce au report de voix des électeurs du Front de gauche et des écologistes.