Mayotte : les élus demandent le report de la législative partielle

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L'île manifeste contre l'insécurité et l'immigration clandestine, et demande une intervention rapide du gouvernement. © AFP
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avec AFP , modifié à
Une large partie des élus de Mayotte estiment que les tensions qui agitent l'île menacent la sécurité et le bon déroulement du scrutin de dimanche.

Mise à jour à 16h31 : le préfet refuse le report de la législative partielle 

Le préfet a opposé une fin de non recevoir aux élus de Mayotte qui avaient réclamé samedi le report de l'élection législative partielle prévue dimanche en évoquant "des raisons de sécurité" et des difficultés pour les candidats à faire campagne. Dans une déclaration à la radio dans l'après-midi, le préfet de Mayotte Frédéric Veau a annoncé que "les élections se tiendraient" bel et bien dimanche. "Mayotte, c'est la République, la République, c'est la démocratie, la démocratie, ce sont les citoyens qui s'expriment dans les urnes", a-t-il dit, assurant que "l'Etat prendra toutes les dispositions pour assurer le bon déroulement du scrutin".

 

Les élus de Mayotte, à l'exception du maire du chef-lieu Mamoudzou, ont réclamé samedi au préfet le report de l'élection législative partielle prévue dimanche, en évoquant "des raisons de sécurité" et des difficultés pour les candidats à faire campagne. Le maire de Tsingoni, Mohamed Bacar, premier vice-président de l'association des maires et porte-parole du comité de coordination des élus, a indiqué samedi matin devant la presse que les élus réclamaient "le report de l'élection pour des raison de sécurité".

Un risque de soulèvement. Le président du conseil départemental de Mayotte Soibahadine Ibrahim Ramadani, et plusieurs maires et conseillers départementaux rencontraient en fin de matinée le préfet et la délégation de haut-fonctionnaires mandatés par le gouvernement, pour leur faire part de cette demande. "Même si les mairies sont ouvertes, il n'y a pas de garantie que les conditions de sécurité soient réunies", a expliqué Mohamed Bacar, en évoquant des "risques de barrages et de soulèvements". Il a également fait part d'un problème de campagne électorale pour les huit candidats qui "n'ont pas pu voir leurs électeurs".  Le maire de Mamoudzou (chef-lieu) Mohamed Majani s'est désolidarisé de cette demande. "Je m'exclus de la demande du report, j'organise des élections en tant qu'agent de l'Etat, donc j'exécute. Ça appartient à l'Etat d'assurer la sécurité", a-t-il dit.

Dans une motion, les élus soulignent également avoir "constaté que des opérations de lutte contre l'insécurité et l'immigration clandestine sont engagées" et "demandent qu'elles soient amplifiées et renouvelées". Des opérations de sécurisation et de contrôle des personnes en situation irrégulière ont été menées depuis deux jours par les forces de l'ordre à Mayotte, pour faire suite aux engagements de la ministre Annick Girardin.

La ministre contestée. Les élus indiquent aussi rejoindre une demande, formulée par l'intersyndicale et le collectif de citoyens "que le gouvernement nomme un autre émissaire avec un mandat qui pourrait engager le gouvernement".  Dans une déclaration faite samedi sur le site internet d'un média local, l'infokwezi.fr, l'un des porte-parole du mouvement Saïd Kambi déclare que "concernant la demande de la ministre, nous disons Chiche! Nous laissons donc un mois à la ministre pour démontrer sa bonne volonté et régler le problème de l'insécurité et de l'immigration à Mayotte". Mais "nos revendications vont bien au-delà de la sécurité et de l'immigration, il faut aussi développer notre île. Aussi, nous resterons sur les barrages jusqu'à l'arrivée du Premier ministre ou d'un émissaire pour négocier nos revendications".