Édouard Philippe a présenté jeudi les grands axes d'un "plan pour l'avenir" de Mayotte, qui sera détaillé "au mois de mai", et comprend notamment des mesures en matière d'éducation, de santé et d'infrastructures. Alors que l'archipel a été secoué durant deux mois par une "crise" qui a été "l'expression d'une profonde détresse, d'une réelle désespérance" de sa population, selon le Premier ministre, les élus mahorais et le gouvernement se sont retrouvés à Matignon pour essayer de résorber les "séquelles" de ces "tensions graves" et bâtir "un pacte de confiance".
"Mesures d'urgence". Dans ce cadre, Édouard Philippe a rappelé les "mesures d'urgence" adoptées pour rétablir la sécurité, lutter contre une "immigration clandestine dont l'ampleur est particulièrement déstabilisante" mais aussi préserver un "tissu économique" qui "reste fragile". "Nous avons donc donné des instructions de souplesse et de compréhension concernant les impôts et les cotisations sociales" pour les entreprises, a précisé le Premier ministre.
Exonération de ticket modérateur. Surtout, Édouard Philippe a dessiné les contours du "document" qui sera présenté aux Mahorais "au mois de mai" par la ministre des Outre-mer Annick Girardin. Ce "plan de rattrapage et de développement du département (...) couvrira les besoins prioritaires des Mahorais : la sécurité, l'éducation, la santé, le logement et les infrastructures", a-t-il ajouté avant d'en livrer quelques mesures. Parmi elles, la création d'une Agence régionale de santé de Mayotte et "un rectorat de plein exercice", deux demandes fortes des élus. "De même Pôle emploi va renforcer l'autonomie de sa direction", a poursuivi Édouard Philippe. Le Premier ministre a également annoncé que les "affiliés sociaux" seront "exonérés de ticket modérateur" (le reste à charge), un mécanisme qui préfigure l'instauration de la Couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C), qui n'existe pas à Mayotte.