Sur Europe Matin lundi, Jérôme Jaffré, politologue et chercheur associé au CEVIPOF est revenu sur le meeting de Valérie Pécresse dimanche à Paris et a estimé qu'elle "a fixé sa ligne de combat". Selon lui, c'est l'avenir des Républicains qui se joue avec cette élection et si la candidate est éliminée au premier tour, le parti risque "l'explosion".
La candidate LR à la présidentielle Valérie Pécresse a dépeint sa "Nouvelle France" dimanche, devant quelque 7.000 personnes réunies pour son premier grand meeting à Paris, crucial pour relancer sa campagne. "Je veux porter un nouvel espoir, celui d'une nouvelle France que nous devons reconstruire ensemble", a-t-elle lancé, plaidant pour une France "réconciliée" et qui "réinvente son rapport au travail". Estimant que "nous sommes à la croisée des chemins", elle a assuré qu'il n'y a "pas de fatalité. Ni au grand remplacement, ni au grand déclassement".
Invité sur Europe Matin lundi, Jérôme Jaffré, politologue, chercheur associé au centre de recherches politiques de Sciences Po (CEVIPOF), a estimé qu'avec la présidente de la région Ile-de-France, c'est l'avenir des Républicains qui se joue. "Elle a fixé sa ligne de combat qui est de partir de l'idée qu'aujourd'hui il y a presque la moitié de l'électorat qui vote pour des candidats à la droite d'Emmanuel Macron et que c'est là qu'il faut chercher les voix pour se qualifier pour le second tour", a-t-il expliqué.
"Valérie Pécresse est prise en tenaille"
Pour le politologue, Valérie Pécresse se trouve actuellement entre deux fronts, celui d'Emmanuel Macron et d'Éric Zemmour, d'où la difficulté pour la candidate. "Elle est prise en tenaille et c'est ça difficulté. Les Républicains sont touchés par la crise des partis politiques et on sentait bien en regardant les images du meeting et toutes ces éminentes personnalités qui étaient au premier rang, que c'est l'avenir d'une famille politique qui se joue", a-t-il poursuivi. "Car si elle est éliminée au soir du premier tour de la présidentielle, c'est l'explosion et le dépeçage des Républicains."
Jérôme Jaffré a affirmé que l'argument en faveur de Valérie Pécresse n'est pas celui du vote utile pour battre Emmanuel Macron. "Son véritable argument c'est la capacité gouvernante. C'est-à-dire que si elle réussit cet exploit d'être élue, elle a tout de suite une équipe et une habitude de l'exercice du pouvoir, un programme et des propositions", a-t-il encore assuré. "Et ce qu'elle peut dire c'est que Marine Le Pen ou Éric Zemmour n'auraient pas du tout la même capacité."
Si le talent de candidate de la présidente de la région Ile-de-France n'est "pas exceptionnel" selon lui, elle avance par ailleurs deux choses : à savoir "la main ferme" et le "courage de faire les choses". "Elle renvoie finalement à une classe politique qui souvent s'est faite élire en ne traitant pas les vrais problèmes."