Jean-Luc Mélenchon a dénoncé samedi une violation par Mediapart du secret de l'enquête sur ses comptes de campagne, suite à la publication d'un article revenant sur les perquisitions au domicile du leader de LFI, chez ses collaborateurs et au siège du parti.
Des informations "intimes". "Un site en ligne vient de publier des informations couvertes par le secret de l'enquête, protégées et intimes, tandis qu'il est indiqué que rien n'est encore transmis au pouvoir judiciaire et qu'aucun indice grave et concordant n'est constaté pour poursuivre cette affaire", écrit dans un communiqué Me Mathieu Davy, l'avocat de l'ancien candidat à la présidentielle. Dans un article publié vendredi soir sur les perquisitions menées mardi, Mediapart affirme l'existence "de longue date" d'une relation intime entre le député et sa conseillère Sophia Chikirou, qui a été entendue par la police dans le cadre de soupçons de surfacturations lors de la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon en 2017.
"Ces fuites proviennent des services de police et justice". Mediapart rapporte par ailleurs que, selon ses informations, quelque 12.000 euros en liquide auraient été découverts par les enquêteurs au domicile d'un proche de Jean-Luc Mélenchon. De même source, cet "ami et collaborateur de toujours de Jean-Luc Mélenchon" aurait dit que la somme lui avait été confiée par la mandataire financière de la campagne de 2017. En l'absence de transmission au parquet à ce stade, "il ne peut donc être autremen, que ces fuites proviennent des services de police et justice", écrit l'avocat, avant d'interroger : "Comment ont-elles été acquises ? Qui les a données ? Quelles sont les conditions et modalités, notamment financières, de cette transaction ?".
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Une "boucle macronie-parquet-média". Me Davy demande par ailleurs le dessaisissement du "procureur en charge", le procureur de Paris François Molins, "car il devient établi de manière claire et concordante que les services sous ses ordres ne respectent pas les règles et procédures applicables en l'espèce". Jean-Luc Mélenchon avait, dès la nuit de vendredi à samedi, dénoncé sur Facebook l'article de Mediapart, "preuve" selon lui d'une "boucle macronie-parquet-média" affairée à lui nuire ainsi qu'à son mouvement politique.
"Le torchon Mediapart". Dans un nouveau Facebook live, diffusé peu avant 14 heures, Jean-Luc Mélenchon a de nouveau dénoncé "la nouvelle vague de saloperies" relayée par "la radio-télé d'État Franceinfo". Il a également visé "le torchon Mediapart" et "son papier dégoûtant", fustigeant "Plenel le chef" et "les pantins (les journalistes de la rédaction, ndlr)". Le leader de LFI a notamment appelé ceux qui l'écoutaient à se désabonner de Mediapart, s'ils le souhaitaient, "car c'est le moment ou jamais". L'homme politique s'est défendu, en expliquant "toute ma vie est forcément transparente, je suis le type le plus surveillé du monde."