Jean-Luc Mélenchon aime bien YouTube. Il y a lancé sa chaîne dédiée en 2012, qu'il alimente régulièrement de petites vidéos, ce qui lui permet aujourd'hui d'avoir plus de 217.000 abonnés sur le réseau social. C'est moins que la youtubeuse beauté EnjoyPhénix (2,7 millions) mais toujours plus que (et certainement beaucoup plus comparable à) Emmanuel Macron (7.262). Dimanche, le leader de la France Insoumise s'est livré à un nouvel exercice via sa chaîne : la présentation, en direct live et pour une durée prévue de cinq heures, du chiffrage de son programme.
Relance budgétaire. Présenté par un ancien journaliste et la co-responsable de l'élaboration du projet de Jean-Luc Mélenchon, le direct a permis au candidat d'expliciter en détails sa stratégie économique, et notamment son plan d'investissement et de relance budgétaire. Une relance qui doit permettre de réduire massivement le chômage, booster la croissance et l'inflation, mais aussi réduire la dette publique. Le taux de demandeurs d'emploi passerait en effet de 10% à 6% en 2022, et la croissance bondirait à plus de 2% dès 2018, contre 1,1% en 2016. Des prévisions très supérieures à celles du gouvernement, de la commission européenne ou du FMI, mais que l'équipe de Jean-Luc Mélenchon explique par "l'efficacité" de son programme.
Redynamiser l'économie. Dans le détail, Jean-Luc Mélenchon souhaite débloquer 100 milliards d'euros d'investissements financés par l'emprunt, peu après son arrivée à l'Élysée. Objectif : "remettre en route l'activité." Le candidat explique notamment qu'une augmentation générale des salaires, qu'il appelle de ses vœux, permettra de redynamiser l'économie en se traduisant par une consommation plus forte. Parallèlement, 173 milliards d'euros supplémentaires seraient ajoutés à la dépense publique actuelle. Une somme que le leader de la France Insoumise trouvera en supprimant le pacte de responsabilité et en luttant contre la fraude fiscale.
Progression des recettes, de l'inflation et des impôts. Enfin, l'équipe d'experts du candidat, qui a beaucoup pris la parole lors de son direct, mise sur une forte progression des recettes (190 milliards sur cinq ans), grâce à la baisse du chômage et un taux d'inflation qui bondirait à plus de 4% à la fin du quinquennat. Les prélèvements obligatoires seraient aussi revus à la hausse, passant de 45% du PIB à 49,2%. Par conséquent, le déficit public serait réduit à 2,5% du PIB en 2022, contre 3,3% aujourd'hui. En revanche, Jean-Luc Mélenchon prévoit un dérapage de ce déficit en 2018, année pendant laquelle il se creuserait à 4,8%. La dette publique, elle, passerait de 95,8% actuellement à 87% en 2022 après, là encore, une hausse l'année prochaine.