Jean-Luc Mélenchon promet de faire du scrutin européen un "référendum anti-Macron", dans un entretien jeudi à La Provence en prélude à la rentrée politique de La France Insoumise à Marseille.
Pour la campagne des européennes de 2019, le parti s'estime déjà en ordre de bataille, avec des listes constituées et un "angle (qui) sera le plus large possible", au sein d'une liste "Maintenant le peuple", alliant des partis de gauche dans plusieurs pays, affirme le député de la cité phocéenne.
Macron "défend l'Europe à la sauce Merkel". "Sur la sortie de l'Otan, les traités budgétaires, la condamnation des gouvernement de coalitions et la règle verte, nous sommes d'accord. Pour nous l'élection sera aussi un référendum anti-Macron", poursuit Jean-Luc Mélenchon, qui doit faire un discours samedi à Marseille, après l'ouverture de l'université d'été de son mouvement, les Amfis d'été, jeudi.
Le président de la République "est le seul à défendre l'Europe à la sauce Merkel. Nous ne voulons pas d'une gesticulation pour savoir qui est le plus européen", poursuit-il. "Faire l'Europe en défaisant la France, pour nous, c'est un non catégorique", ajoute-t-il.
Mélenchon entrouvre la porte à des ralliements socialistes. Côté stratégie, le chef de file des Insoumis laisse la porte ouverte à un ralliement du socialiste Emmanuel Maurel, classé à gauche de son parti. "Nos liens personnels se sont resserrés au cours des deux dernières années. Lui et Marie-Noëlle Lienemann sont des socialistes authentiques. (...) On parle beaucoup car on est mutuellement exigeants. Si quelque chose se fait entre nous, ce sera honnêtement, sur des contenus. Sinon, non", déclare-t-il.
Pour sa rentrée politique, le député des Bouches-du-Rhône s'attaque également à la future réforme des retraites, "l'un des derniers grands monuments du modèle social français par répartition des richesses".
"Nos conditions de combat sont meilleures" que sur la loi travail et la réforme de la SNCF, relève-t-il. "FO est opposé à cette réforme comme la CGT, SUD et la FSU. Par ailleurs à l'Assemblée, le PS va aussi s'opposer, il a franchi le Rubicon avec la motion de censure. On peut penser former un front avec les groupes de gauche".
"À droite aussi il pourrait y avoir des oppositions. Macron va se trouver face à une digue d'une longueur à laquelle il ne s'attend pas. Nous ferons tout pour avoir le front le plus large possible sans sectarisme", promet-il.