Le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon a ironisé lundi sur "l'ivresse des sommets" qui a selon lui saisi Emmanuel Macron, illustrée notamment par la "mise en garde" adressée au chef d'état-major des armées.
Soutien au général de Villiers. Dans un texte intitulé "Jupiter déraille" publié sur son blog, le député des Bouches-du-Rhône a jugé "préoccupants" les "signaux" envoyés par Emmanuel Macron et sa "méthode". Le président du groupe LFI à l'Assemblée s'est notamment attardé sur le "recadrage" d'Emmanuel Macron au chef d'état-major Pierre de Villiers, dont la "violence" et le "caractère inutilement humiliant font réfléchir". "Le général devait dire ce qu'il pense vraiment et sincèrement dans les mots qui lui paraissaient les plus adaptés pour décrire son état d'esprit", a estimé Jean-Luc Mélenchon, ajoutant, à propos des coupes budgétaires, que "la préoccupation qu'il exprime est trop délicate pour être seulement réglée par un rappel à l'ordre". Soulignant que les militaires français étaient engagés sur "quatre fronts", Jean-Luc Mélenchon a ainsi qualifié de "très grave faute politique" de ne pas les "assumer" financièrement.
"L'autoritarisme combiné à l'exercice solitaire du pouvoir". Jean-Luc Mélenchon a également fustigé l'annonce d'un "improbable plan de rapprochement militaire avec l'Allemagne". "On a déjà vendu la moitié de l'entreprise qui produit les chars Leclerc à une famille de milliardaires allemands", a-t-il dit. "On pensait que l'air du bradage généralisé qui a été la caractéristique de la présidence de M. Hollande en matière de défense était enfin terminé. Apparemment il n'en est rien", a-t-il ajouté en déplorant le manque de concertation du chef de l'État sur le sujet. "L'autoritarisme combiné à l'exercice solitaire du pouvoir sur les questions essentielles touchant à l'indépendance du pays nous mettent en très grande fragilité militaire", a-t-il déclaré.
Critiques sur l'accueil de Trump et Netanyahu. Raillant l'accueil "insupportablement carnavalesque" réservé à Donald Trump à l'occasion du 14-Juillet, Jean-Luc Mélenchon s'en est aussi pris à "l'invitation du chef du gouvernement d'extrême droite en Israël" Benjamin Netanyahu qui a, selon lui, "suscité des haut-le-cœur de tous côtés pour les raisons politiques que l'on comprend sans difficulté quand on n'est pas d'extrême droite". Dans ce cadre, Jean-Luc Mélenchon a vivement regretté qu'Emmanuel Macron ait déclaré que "la France est responsable de la rafle du Vel d'Hiv" en 1942. "Dire que la France, en tant que peuple, en tant que nation est responsable de ce crime c'est admettre une définition essentialiste de notre pays totalement inacceptable", a affirmé Jean-Luc Mélenchon en jugeant qu'il n'est pas du "pouvoir d'Emmanuel Macron d'assigner tous les Français à une identité de bourreau".