Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France Insoumise aux élections législatives, a redit dimanche son opposition à la prolongation de l'état d'urgence et au dispositif militaire Sentinelle.
"Utilisé pour neutraliser des militants". Au lendemain de l'attentat de Londres, l'ex-candidat à l'élection présidentielle réitère son opposition à l'état d'urgence, en vigueur en France depuis novembre 2015. "La seule appréciation qu'on puisse avoir sur un moyen, c'est son efficacité", a-t-il relevé au Grand Rendez-vous CNews-Europe 1-Les Echos. Selon lui, ce dispositif, qui devrait être reconduit jusqu'au 1er novembre, a donné lieu à "toutes sortes de débordements et a été utilisé pour beaucoup pour neutraliser des militants". "Les spécialistes disent que la prolongation de l'état d'urgence amoindrit les anticorps républicains", souligne Jean-Luc Mélenchon, candidat à Marseille.
"Disproportion". Il plaide aussi pour la suppression du dispositif Sentinelle, qui implique des centaines de militaires pour protéger des sites et faire des rondes dans des lieux publics. "Les militaires doivent prendre en charge des tâches militaires, l'opération Sentinelle est extrêmement coûteuse en temps, en usure psychologique", fait-il valoir. "Le critère décisif, c'est la perte de temps, la disproportion", martèle-t-il.
Contre une "task force" autour de Macron. Jean-Luc Mélenchon se dit enfin défavorable à la volonté d'Emmanuel Macron de créer autour de lui une "task force" pour lutter contre le terrorisme et le groupe Etat islamique. Jusqu'ici, "la lutte antiterroriste n'a pas été abandonnée à des amateurs, dans le chaos et le désordre", juge-t-il. "Que le président de la République veuille augmenter le niveau de concentration autour de sa personne, à mon avis, est un erreur, ce sont des tâches précises qui reposent pour beaucoup sur du renseignement", explique le porte-voix de La France insoumise. "S'il concentre trop, il va prendre en ligne directe des responsabilités qu'il n'est pas bon de prendre. Ce n'est pas au président d'être le chefissime de la sécurité", ajoute Jean-Luc Mélenchon.