Le Sénat a voté ce mercredi soir quasi-unanimement contre le traité du Mercosur. Il valide donc la position du gouvernement, au même titre que l'Assemblée nationale qui s'y est également opposé mardi soir.
Comme l'Assemblée nationale la veille, le Sénat a validé mercredi la position du gouvernement sur le projet d'accord de libre-échange entre l'UE et le Mercosur, que Paris refuse "en l'état" au nom de la défense des agriculteurs français.
Un vote quasi-unanime
Rare sujet de consensus au sein de la classe politique, cette opposition au traité Mercosur dans sa version négociée par Bruxelles a été votée à la quasi-unanimité de la chambre haute, par 338 voix sur un total de 348 sénateurs.
La veille, les députés avaient fait de même à une large majorité, à l'exception notable du groupe LFI qui réclamait l'abandon pur et simple de ce projet d'accord. Ce double mandat du Parlement "est un message fort qui sera entendu" dans les autres pays européens, s'est félicité le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, pour qui "la dynamique va dans notre sens" avec le ralliement jeudi de la Pologne , autre grande puissance agricole du continent.
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"La France ne souhaite ni la fin des accords commerciaux, ni la fin des échanges agricoles", mais réclame des "garanties sérieuses pour [les] agriculteurs", qui se retrouveraient sinon "confrontés à une concurrence insupportable", a souligné la ministre de l'Agriculture Annie Genevard . Exigence relayée par le patron des sénateurs LR Mathieu Darnaud, opposé à "un accord qui donne une prime à la concurrence déloyale sur nos marchés" et jugeant "inconcevable que cet accord entre en vigueur contre la volonté de la France".
"Nous devons continuer à négocier" pour obtenir "les clauses miroirs indispensables" en matière sanitaire et environnementale, a affirmé le chef du petit groupe macroniste François Patriat.
Au contraire, le socialiste Didier Marie ont demandé "un moratoire sur l'ensemble des accords commerciaux en cours", et le rejet du Mercosur car "il ne peut pas y avoir de deal entre malbouffe et belles voitures". Face à cet "accord dinosaure" en discussion depuis un quart de siècle, "l'opposition de la France sera incontestablement une déflagration démocratique", a prédit l'écologiste Yannick Jadot.