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Gauthier Delomez , modifié à
Intéressé par la campagne présidentielle, le philosophe Michel Onfray s'est alarmé sur le plateau de "Punchline" quant à une possible réélection d'Emmanuel Macron, considérant que le président sortant pourrait, dans un second et dernier mandat, partager les codes nucléaires et le siège de l'ONU de la France avec l'Allemagne.

Michel Onfray tire la sonnette d'alarme. Invité de l'émission Punchline mardi, le philosophe, qui suit la campagne présidentielle de près, s'est inquiété des décisions que pourrait prendre Emmanuel Macron en cas de réélection pour un second et dernier mandat. "Quand vous avez été élu une deuxième fois, vous ne pouvez pas l'être une troisième fois. Là, il va se lâcher. S'il est élu, dans les cinq années qui vont suivre, on va avoir droit à tout", s'est-il inquiété au micro de Laurence Ferrari, faisant référence à un possible partage de la bombe nucléaire et du siège de la France au Conseil de sécurité de l'ONU.

"On va partager le siège à l'ONU, la bombe atomique..."

Dénonçant la méthode "brutale et agressive" du président sortant, Michel Onfray a mis en garde : "On va foncer dans une espèce de gouvernement franco-allemand. On va partager le siège à l'ONU, on va partager la bombe atomique... C'est prévu. Si les gens veulent ça, ils n'ont qu'à voter pour lui." À la mi-février, Emmanuel Macron est en tête des intentions de vote pour le premier tour de l'élection présidentielle.

Si le chef de l'État parle de "souveraineté", pour Michel Onfray, il parle de "souverainisme européen et de souverainisme français. Deux alliances, deux souverainismes d'État. (...) Or si l'Europe est souveraine, la France ne l'est pas. Si la France est souveraine, l'Europe ne l'est pas. On ne peut pas avoir les deux. La France ne décide plus depuis Maastricht", a-t-il démontré dans l'émission Punchline.

Pas de souveraineté française ET européenne, estime Onfray

Le philosophe Michel Onfray souhaiterait "des souverainetés successives et différentes, mais avec UNE souveraineté. On ne peut pas être deux, trois ou quatre à disposer du bouton nucléaire", a-t-il poursuivi. Si le président français est toujours le seul à pouvoir "appuyer sur le bouton", le philosophe a rapporté qu'Emmanuel Macron serait "en train de se demander si on ne peut pas partager avec l'Allemagne".

"On dirait qu'on s'aime tellement", a dit Onfray sur la relation entre la France et l'Allemagne. "On a un couple franco-allemand qui est tellement formidable que les codes, on va vous les donner", s'est imaginé le philosophe, avant de poursuivre : "Le chancelier allemand partagerait les codes de la dissuasion nucléaire. Je n'invente rien, c'est ce vers quoi on va." Si ces partages ne sont pas prévus dans l'immédiat, Michel Onfray a déclaré qu'il mettrait "un billet que si Macron est élu, ce sera dans les cinq années qui suivront".