La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a appelé vendredi sur Europe 1 à "alléger le fardeau" de la dette grecque, alors qu'un nouveau plan d'aide est sur les rails. Une position approuvée quelques instants plus tard par Michel Sapin. "Oui, c'est la position de la France, ça l'est d'ailleurs depuis le début", a assuré le ministre des Finances au micro d'Alexandre Kara, sur Europe 1. "On ne peut pas simplement demander des efforts aux Grecs, qui sont de lourds efforts, absolument indispensables, sans apporter par ailleurs des éléments qui vont leur faciliter la vie".
Toutefois, Michel Sapin ne préconise pas un effacement pur et simple d'une partie de la dette grecque. "Supprimer de la dette, ce n'était pas possible", a-t-il affirmé. "Il faut que nous puissions retrouver notre argent". Le ministre souhaite en revanche "étaler dans le temps le remboursement".
L'économie grecque est à l'arrêt total.
Michel Sapin appelle à "laisser le temps à l'économie grecque de retrouver son envol, retrouver de la croissance et de l'emploi". "Il faut imaginer ce que c'est que l'économie grecque. Elle est à l'arrêt total", a-t-il insisté. "Les banques sont fermées, il n'y a plus de transactions, 80% de l'alimentation grecque est importée de l'extérieur, il n'y a plus rien dans les grands magasins, il n'y a plus d'importation d'énergie", a énuméré le ministre.
Interrogé sur l'idée d'une sortie temporaire de la Grèce de l'euro, évoquée par son homologue allemand Wolfgang Schaüble, Michel Sapin s'est dit "radicalement opposé à cette idée". "Je pense que c'est une illusion. Ou bien on est dans une monnaie, ou bien on ne l'est pas", a-t-il martelé. "L'union monétaire est irrévocable, ce sont les termes de nos traités".
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