"À chaque période correspond sa forme de contestation." S'il est malaisé d'imaginer Jacques Chirac face aux "gilets jaunes", tant ce mouvement protéiforme semble n'avoir pu naître qu'à l'aune de circonstances très particulières difficiles à reproduire dans le temps, l'ancien président a tout de même dû se frotter à une population mécontente. C'est ce qu'a rappelé la journaliste politique Michèle Cotta, dimanche, au micro d'Europe 1.
Jacques Chirac "a eu ses gilets jaunes en 1995, et Dieu sait si la grève a été impressionnante", a-t-elle expliqué. Une contestation des réformes des retraites et de la Sécurité social qui a complètement paralysé le pays pendant près d'un mois. "Droit dans ses bottes" au départ, Alain Juppé avait finalement retiré sa réforme des retraites. "Jacques Chirac n'a pas voulu faire s'affronter les Français, c'est une qualité mais ça lui a été reproché", analyse Michèle Cotta.
Chirac pour "l'ordre et l'autorité"
Jacques Chirac "a eu aussi la flambée dans les banlieues de 2005", a complété la journaliste. Après la mort de deux jeunes, Zyed et Bouna, électrocutés dans un transformateur EDF alors qu'ils cherchaient à échapper à un contrôle de police, des émeutes avaient éclaté. L'état d'urgence avait même été déclaré.
Ce qui pousse l'historien Jean Garrigues à rappeler sur Europe 1 que Jacques Chirac était aussi, "dans la tradition de la droite française, un homme qui faisait respecter l'ordre et l'autorité". Et que si beaucoup vantent aujourd'hui sa compréhension du peuple, son lien fort avec lui, il aurait peut-être "eu une posture de répression, de contrôle" par rapport à un mouvement contestataire tel que celui des "gilets jaunes".