On attendait Cécile Duflot. Finalement, le second tour de la primaire écologiste offrira le 7 novembre prochain un duel entre deux eurodéputés issus de la société civile : Yannick Jadot, 49 ans (35,61% des suffrages) et Michèle Rivasi, 63 ans (30,16%). "Pour les gens, ça a été une surprise. Pour moi, un peu moins, parce que je sentais une dynamique sur le terrain", confie celle qui a notamment fondé en 1986 la Commission de recherche et d'information indépendante sur la radioactivité (Criirad) et qui a depuis gagné sa réputation de femme de terrain.
"Chez les écologistes, on n’est pas propriétaire de ses voix". "J’ai envoyé un message à Cécile Duflot. Je pense qu’elle était très déçue parce qu’elle s’était préparée à cette présidentielle, qu’elle a participé au combat sur l’écologie politique. Mais on gagnera tous ensemble. Je suis pour une équipe. Il faut que pleins de gens nous rejoignent", exhorte Michèle Rivasi au micro d’Europe 1, alors que Cécile Duflot n'a pas donné de consigne de vote pour le second tour. "Chez les écologistes, on n’est pas propriétaire de ses voix. Le message qui a été donné par les votants, c’est qu’ils ont envie d’un renouvellement, de défendre l’écologie politique et de rassembler le plus large possible."
"Une nouvelle société à construire". Rassembler oui, mais jusqu’où ? La question se pose, tant Jean-Luc Mélenchon met l’accent sur l’écologie ces derniers mois, espérant capter l’électorat écolo en vue de 2017. "L’histoire n’est pas écrite. Effectivement, il est devenu écologiste, mais en même temps il est sur une écologie planifiée où tout doit venir de l’État. Et moi je pense qu’il faut que ça parte de la base", nuance Michèle Rivasi. "Il faut qu’on revoie notre démocratie. Il faut refaire une Constitution avec les citoyens européens. Et après on passera par un référendum. Il y a une nouvelle société à construire. C’est l’écologie de la protection que je défends : de notre santé, de notre alimentation, de notre environnement, d’une autonomie au niveau énergétique", plaide l’eurodéputée, qui ne masque pas les difficultés connues par son parti cette dernière année.
"C’est vrai qu’on a subi un certain nombre de départs", reconnaît-elle. "Je pense à Jean-Vincent Placé et à Emmanuelle Cosse, qui sont partis rejoindre le Parti socialiste. Mais aujourd’hui, mieux que les écolos, je ne connais pas pour défendre la qualité de vie."