Le président Emmanuel Macron a plaidé jeudi pour une Europe qui "sache protéger ses frontières" face aux crises migratoires, en esquissant une série de réformes dont celle de l'espace Schengen, lors d'une conférence de presse sur la présidence française de l'UE. "Protéger nos frontières est une condition indispensable, à la fois pour assurer la sécurité des Européens, pour relever le défi migratoire et éviter les drames que nous avons vécus", a expliqué le président français.
Des réunions régulières des ministres européens en charge de ces questions
Il a évoqué le naufrage de migrants qui a fait au moins 27 morts dans la Manche fin novembre et la crise à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie, où l'Europe est confrontée à une "guerre hybride". Pour éviter que le droit d'asile ne soit "dévoyé" en Europe, "nous initierons sous cette présidence une réforme de l'espace Schengen", a-t-il déclaré. Il a souhaité la "mise en place d'un pilotage politique de Schengen", à travers des réunions régulières des ministres européens en charge de ces questions, afin de pouvoir "renforcer les contrôles aux frontières" lorsque cela sera jugé nécessaire.
Emmanuel Macron entend également porter lors de la présidence française du Conseil de l'UE, qui débute le 1er janvier, la création de mécanismes de soutien d'urgence en cas de crise à la frontière d'un Etat membre. Ce pays "doit pouvoir compter sur l'appui de Frontex", l'agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, "mais également sur le renfort solidaire des Etats membres en policiers, gendarmes", a-t-il dit.
Harmoniser les règles du droit d'asile avec les pays extérieurs
Le président français espère également "faire avancer" lors de ce semestre de présidence tournante européenne les discussions autour du Pacte sur la migration et l'asile, présenté en septembre 2020 par la Commission européenne et dont l'adoption bute depuis sur de profondes divisions entre les Vingt-Sept.
Il espère ainsi parvenir à une "meilleure organisation en termes de gestion des migrations", avec "la volonté de travailler avec les pays d'origine et les pays de transit pour lutter contre les trafics, éviter ces flux, protéger nos frontières extérieures, harmoniser nos règles, en particulier en matière d'asile".
Emmanuel Macron devrait également faire proposer, avec d'autres pays comme l'Allemagne, la mise en place du principe de la non-admission à l’intérieur de l’espace Schengen, comme le révélait Europe 1.