Manuel Valls a appelé jeudi à "éviter toute déclaration à l'emporte-pièce" sur la question des migrants, estimant que si la France doit prendre sa part dans leur accueil, elle est "loin d'être submergée".
"Éviter ce qui peut jeter de l'huile sur le feu". "La période qui s'ouvre avec ses enjeux électoraux sera éminemment politique, mais je ne dévierai pas de ma ligne tant que je suis Premier ministre : être solide si on veut être solidaire", a-t-il déclaré lors de la Conférence des Villes de l'association France Urbaine. "Dans ce contexte, la solidité, la mesure, le sérieux, c'est d'éviter toute déclaration à l'emporte-pièce, tout ce qui peut jeter de l'huile sur le feu", a affirmé le Premier ministre.
Valls lance un appel aux maires pour accueillir les réfugiés. "Je souhaite que mon pays fasse la démonstration qu'il est capable d'accueillir 9.000 - je ne parle pas d'un million, de 100.000, de 50.000 - 9.000 réfugiés de Calais (...) qui fuient la guerre de la Syrie ou en Irak", a-t-il poursuivi. Le gouvernement a besoin "des maires de toute la France" pour les accueillir, a-t-il fait valoir. À Calais, "nous ne pouvons pas laisser perdurer une jungle, avec son lot de violences et ses désagréments insupportables pour les populations environnantes, comme pour les migrants".
"Loin d'être submergés". En 2016, la France devrait enregistrer entre 90.000 et 100.000 demandes d'asile, a souligné Manuel Valls. "Ces chiffres démontrent que nous sommes loin d'être submergés", a-t-il dit en réponse aux propos de Nicolas Sarkozy la veille, à Calais. Le Premier ministre a encore estimé qu'il fallait être "solide", notamment "dans la maîtrise des flux" migratoires, "car la moindre naïveté à ce sujet sera récupérée" par les populismes. Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé mercredi que le démantèlement de la "jungle" de Calais se ferait avant l'hiver.