François Mitterrand avait sérieusement songé à démissionner en 1990, avant de se raviser au moment où Saddam Hussein a envahi le Koweït, révèle la journaliste Laure Adler, dans un livre sur l'ancien président dont elle fut la conseillère à l'Elysée.
Un jour de juillet 1990... Dans son livre ("François Mitterrand, journée particulière", Flammarion), dont des extraits ont été publiés par L'Obs, Laure Adler écrit que le 28 juillet 1990, l'ancien chef de l'Etat "a rédigé sa lettre de démission - la seule qu'il écrira en deux septennats -, convoque dans son bureau Michel Charasse (conseiller à l'Elysée) et la lui confie afin qu'elle soit communiquée à l'AFP dans les plus brefs délais".
L'invasion du Koweït modifie sa décision. "Michel Charasse s'oppose à la communication de cette lettre de démission et adjure le chef de l'Etat de réfléchir. L'annonce de l'invasion du Koweït par Saddam Hussein, cinq jours plus tard, modifie sa décision. Il n'évoquera jamais cette lettre dont les motifs restent, à ce jour, mystérieux", écrit également la journaliste et ancienne conseillère à la culture de François Mitterrand.
Une démission mystère. Pourquoi cette démission? "Je n'en sais rien", a déclaré Laure Adler mercredi sur France Inter. Celle-ci évoque cependant plusieurs causes : les "malaises répétés" de l'ex-président "deux jours auparavant", "la crise d'adolescence que traverse Mazarine" sa fille cachée mais aussi Danielle, son épouse "qui a disparu quelque part en France" .
Outre les explications purement personnelles, il y a aussi une autre affaire : "la Côte d'Ivoire vient de toucher 400 millions destinés à compenser la chute des cours mondiaux du cacao. L'échange s'est fait par l'intermédiaire d'une société française, Sucres et Denrées, au terme d'un montage financier douteux. Le nom de Jean-Christophe (Mitterrand, son fils, NDLR) commence à apparaître dans cette histoire. Craint-il un scandale qui entacherait son nom?", avance également la journaliste.