Les Championnats du monde d’athlétisme organisés au Qatar se sont clôturés dimanche soir, et le moins que l'on puisse dire, c’est qu’ils ont laissé un goût amer aux amateurs de sport. Chaleur étouffante, horaires décalés, stades climatisés… Autant d’éléments qui ont provoqué la colère des observateurs. "Au-delà des performances sportives, la question c’est : 'Est-ce qu’on peut accepter au 21ème siècle qu’un grand événement sportif international puisse se dérouler au mépris du respect de toutes les règles élémentaires, notamment des Droits de l’homme et aussi du respect de l’environnement ?", s’interroge ainsi Régis Juanico, députés de la Loire, sur Europe 1.
"Des pratiques de corruption"
Dans son viseur notamment, les conditions dans lesquelles la compétition d’athlétisme, mais aussi la Coupe du monde de football 2022 ont été attribuées. "Ce qui était toléré par un grand nombre de nos concitoyens aujourd’hui ne l’est plus. Et en particulier le fait qu’un pays comme le Qatar, parce qu’il est riche, très riche, peut se payer, peut acheter des grands championnats, et on le sait, notamment grâce à des pratiques de corruption", a-t-il dénoncé. "Sur les Mondiaux d’athlétisme et sur l’attribution de la Coupe du monde de football, il y a quatre enquêtes ouvertes par le parquet national financier. Avec des jugements qui vont intervenir dès janvier 2020", a-t-il rappelé.
Régis Juanico, également co-président du groupe de travail à l’Assemblée sur les JO 2024, appelle même à un boycott du Mondial 2022, même s’il sait qu’il a peu de chances d’être entendu. "La question c’est :'Comment on lance le débat aujourd’hui sur les modalités d’attribution des grandes événements sportifs internationaux ?'", a-t-il expliqué. "On va organiser une Coupe du monde de football en novembre et en décembre tout simplement parce que le climat au Qatar est plus doux à cette période. Il y aura huit stades climatisés, ouverts, construits dans des conditions de travail telles pour les ouvriers immigrés qu'on dénombre plusieurs centaines de morts. Est-ce qu’on accepte ça ou est-ce qu’à un moment donné on ne remet pas en cause les décisions des instances sportives internationales ?"