Quatre députés de La République en marche! (REM), dont Matthieu Orphelin et Aurore Bergé, décidés à "aller plus loin" que les projets de loi de moralisation, s'engagent à publier la liste des rencontres avec les lobbies pour "éloigner tout soupçon de conflit d'intérêts", dans un communiqué diffusé mardi.
"Afficher la plus grande transparence." Les députés, qui comptent aussi Bérangère Abba et Sylvain Maillard parmi eux, prennent "l'engagement de rendre publique la liste des rencontres (...) avec des lobbies et groupes d'intérêts, dans une logique d''agenda ouvert'". L'objectif étant "d'afficher la plus grande transparence et d'éloigner tout soupçon de conflit d'intérêts".
"De telles réunions de travail sont utiles pour notre vie démocratique et pour que la loi soit la mieux connectée possible aux réalités, mais elles n'ont pas à être tenues secrètes. Cette transparence de l'agenda est simple à mettre en oeuvre et permettra d'ailleurs aux citoyen-nes de mieux connaître la réalité du travail parlementaire", plaident-ils.
"Tourner la page." Disant avoir été auparavant "des citoyens engagés et attentifs", ces quatre élus REM affirment avoir "vu des comportements, des pratiques qui appartiennent à un monde dont nous devons définitivement tourner la page".
Ces élus répondent à ceux qui "feront le procès d'une trop grande exemplarité qui virerait au voyeurisme ou au tribunal populaire" que "le statu quo serait pire". "D'autres diront que nous jetons l'opprobre sur l'ensemble des élus. Nous leur disons que justement nous savons faire la différence et que pour celles et ceux qui seraient tentés par des pratiques tolérées autrefois, il y aura des garde-fous", ajoutent-ils.
Ils vantent l'interdiction des emplois familiaux. Au nom de la transparence sur l'utilisation de l'argent public, ces quatre "marcheurs" vantent aussi l'interdiction des emplois familiaux comme "une règle éthique et de bon sens, en application depuis 2009 au Parlement européen, mais aussi en Allemagne ou en Italie".
Sur la justification des dépenses liées à l'indemnité représentative de frais de mandat, ils lancent aux "parlementaires qui seraient tentés de s'y opposer" qu'ils "oublient un peu vite que c'est déjà la règle partout ailleurs : dans les collectivités, les entreprises, les associations !".
"Se prémunir de la suspicion généralisée." Et malgré "l'utilité que peuvent revêtir les montants attribués via la réserve parlementaire pour le soutien aux associations et aux collectivités, son attribution par le parlementaire seul et de manière discrétionnaire ne saurait se poursuivre", affirment encore ces députés. Enfin, dans une Assemblée où "l'irruption de la société civile est une bonne chose", ces REM défendent l'interdiction des activités de conseil, "pour se prémunir de la suspicion généralisée sur d'éventuels conflits d'intérêts".