Il a présenté jeudi la grande réforme pour "la moralisation de la vie publique", ouvrant ainsi le premier chantier du quinquennat Macron. Le ministre de la Justice François Bayrou a assuré que cette nouvelle loi de moralisation de la vie publique, dont une dizaine ont déjà été prises en vingt-cinq ans, répondra cette fois aux questions restées "pendantes depuis des décennies".
"Les financements politiques seront réformés, les règles d'exercice du mandat parlementaire clarifiées et assainies, le privilège exorbitant que représentait la Cour de justice de la République est supprimé", a énuméré François Bayrou dans une interview au Journal Du Dimanche, ajoutant que "d’autres débats institutionnels viendront, comme sur le nombre de parlementaires ou le mode de scrutin".
Une réforme télescopée avec l'affaire Ferrand... Selon le centriste, cette réforme arrive à point nommé alors que la campagne présidentielle a été marquée par l’affaire Fillon. "L'exaspération des Français était déjà très grande. Mais cette succession de manquements l'a encore renforcée. Il était d'utilité publique et de grande urgence de sortir de cette défiance", reconnaît-il. Pourtant, le parti au pouvoir n’échappe pas à ses propres affaires, avec en premier lieu celle qui concerne Richard Ferrand, ministre de la Cohésion des territoires.
Comme le souligne le JDD, si la réforme de la vie publique était déjà en place aujourd’hui, Richard Ferrand serait hors des clous sur trois plans : son activité de conseil, sa participation à l'Assemblée à des votes relatifs aux mutuelles, et l'emploi de son fils. "C'est la preuve que notre projet est directement utile pour préciser les choses et éviter les ambiguïtés", juge François Bayrou, qui se refuse à commenter l’affaire par ailleurs. Le ministre de la Justice avoue malgré tout que cette affaire Ferrand "alourdit quelque peu la campagne" des législatives.