Édouard Philippe et Christophe Castaner étaient en déplacement à Palaiseau dans l’Essonne mardi 31 juillet. Critiqué dans l'affaire de la mort de Steve Maia Caniço, le ministre de l'Intérieur n'est toutefois "pas fragilisé" et le Premier ministre lui "apporte tout son soutien", comme l'a déclaré Édouard Philippe lors de ce déplacement.
"Le ministre de l'Intérieur n'est pas fragilisé et il a par définition le soutien du Premier ministre. J'ai pleinement confiance en lui et nous sommes mobilisés pour n'accuser personne et ne dédouaner personne. Nous souhaitons que la transparence soit faite, que les faits soient établis et que les responsabilités soient tirées", a fait savoir le chef du gouvernement.
"Le gouvernement est totalement engagé", assure Castaner
Les deux hommes se sont rendus à Palaiseau pour faire le point sur les dispositifs de sécurité pendant la période estivale, concernant notamment la prévention des cambriolages. Ils ont échangé avec les policiers, écoutant le capitaine raconter l'attaque par des "jeunes des Ulis qui ont pris l'habitude de venir tester les forces de police". Un peu plus tôt dans la matinée, ils s'étaient rendus dans un commissariat des Ulis dans l'Essonne qui avait été la cible de cocktail Molotov et jets de pierre le 14 juillet. Ils ont été accueillis par le député LREM de l'Essonne Cédric Villani dans ce commissariat situé au pied de la cité.
"Les questions sont toujours ouvertes sur la préparation de cet événement", a pour sa part déclaré le ministre de l'Intérieur lors de ce déplacement, faisant référence à cette nuit de la Fête de la musique lors de laquelle Steve Maia Canico a trouvé la mort. "Il y a encore des questions sur la gestion de l'intervention de la police. Ce qui compte, c'est de faire toute la transparence. Le gouvernement est totalement engagé pour la transparence", a insisté Christophe Castaner, rappelant que le Premier ministre a demandé à l'Inspection générale de l'administration de produire un nouveau rapport sur "l'affaire Steve".
Un soutien "à double tranchant"
Edouard Philippe et Christophe Castaner étaient déjà côte à côte mardi à Matignon pour réagir à la mort de Steve Maia Caniço à Nantes. Le Premier ministre avait fait une déclaration dans la cour de Matignon, aux côtés du ministre de l'Intérieur, pour assurer de la "volonté de transparence totale" des autorités. Christophe Castaner avait passé auparavant deux heures à Matignon pour examiner avec Édouard Philippe cette affaire qui embarrasse le gouvernement.
Dans l'entourage d'Edouard Philippe, on se refuse également à évoquer toute mise sous tutelle de Christophe Castaner. Selon un proche, il y a deux messages qu'Edouard Philippe, "inquiet depuis le début", voulait faire passer en montant ainsi en première ligne : "Un message d'émotion forte, celle de tous les Français, et l'engagement de transparence. Or, c'est plus fort quand c'est le Premier ministre lui-même qui fait passer ce message, au nom du gouvernement", explique cette source, ajoutant qu'il fallait "prendre à bras-le corps cette affaire qui est tout sauf banale".
Pour Philippe Moreau-Chevrolet, professeur en communication politique à Sciences-Po, il n'est pourtant "pas logique que le Premier ministre doive intervenir" sur un tel dossier. Selon l'expert, le soutien exprimé à Christophe Castaner est "à double tranchant", marquant le "désaveu, la marginalisation" du ministre de l'Intérieur qui "n'est plus capable de gérer seul la situation".