Environ 80 militants d'ultradroite, encagoulés et habillés de noir, ont défilé samedi soir dans les rues du quartier populaire de la Monnaie à Romans-sur-Isère derrière une banderole "Justice pour Thomas, ni pardon, ni oubli", en scandant "La rue, la France, nous appartient", selon des images diffusées sur les réseaux sociaux par l'ultradroite. Un rassemblement qui intervient une semaine après le décès de Thomas, le lycéen de 16 ans, mortellement blessé lors d'un bal dans la Drôme.
Ils "criaient des slogans racistes et islamophobes"
20 personnes ont été interpellées dont 17 ont été placées en garde à vue à la suite de violences contre les forces de l'ordre. D'après Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise, invité du Grand Rendez-vous d'Europe 1-CNews-Les Echos dimanche, il ne s'agissait pas "d'une manifestation pacifique pour obtenir la justice pour Thomas" mais d'une "tentative de ratonnade organisée par des groupes d'extrême droite qui se sont donné rendez-vous à Romans-sur-Isère et qui criaient des slogans racistes et islamophobes", a-t-il assuré.
"Je souhaite et je demande que le ministre de l'Intérieur prenne les dispositions nécessaires pour faire en sorte que ce type de ratonnades de ces groupuscules d'extrême droite s'arrête immédiatement, que les boucles sur les messageries numériques qui sont mises en place pour leur permettre de s'organiser soient fermées, que les groupuscules violents qui sont pointés d'ailleurs dans un rapport d'information de l'Assemblée nationale comme une menace majeure pour l'ordre public, avec 1.300 personnes de l'ultradroite fichées S, soient mis hors d'état de nuire", a-t-il poursuivi.
Samedi, des mortiers d’artifice ont été tirés, des poubelles déployées pour faire barrage, mais rien n'a été incendié, selon une source policière.
"Quand la famille demande une marche blanche apolitique, le principe même des responsables politiques, c'est de se taire"
Au micro d'Europe 1-CNews, Manuel Bompard tacle aussi certains de ses opposants politiques, à l'instar de Marine Le Pen, Jordan Bardella, Marion Maréchal ou Eric Zemmour. "Tous sont venus sur des plateaux de télévision pour essayer de donner une lecture politique de ces actes alors que l'enquête est toujours en cours et que ce matin encore, le procureur dit que le déroulé des faits n'ont pas encore été élucidés", a-t-il lancé avant d'appeler la classe politique à respecter les demandes de la famille de Thomas, à savoir de ne pas tenter de récupérer politiquement ce drame. "Quand elle [la famille] prend l'initiative d'organiser une marche blanche et qu'elle demande à ce qu'elle soit apolitique, le principe même des responsables politiques, c'est de se taire", a-t-il tonné.
Le week-end dernier, une "rixe", selon les mots du procureur de la République à Valence, a éclaté devant la salle des fêtes de Crépol où se tenait un bal réunissant environ 400 personnes. Mortellement blessé, Thomas est décédé lors de son transport à l'hôpital. Outre ce décès, les violences ont fait huit blessés, dont deux graves.