"Quand on fait respirer la démocratie en obligeant le Premier ministre à venir s'expliquer devant l'Assemblée nationale, ce n'est jamais un coup pour rien", a estimé le député PCF sur Europe 1, au lendemain du rejet de la motion de censure qu'il a défendue après l'affaire Benalla.
Les deux motions de censure déposées contre le gouvernement après l'affaire Benalla et largement rejetées par l'Assemblée, mardi, ont-elles été vaines ? Non, a affirmé le président du groupe Gauche démocrate et républicaine (GDR) André Chassaigne, mercredi matin sur Europe 1. "Quand on fait respirer la démocratie en obligeant le Premier ministre à venir s'expliquer devant l'Assemblée nationale, ce n'est jamais un coup pour rien. Ça permet de décortiquer la situation, de mettre le doigt là où ça fait mal", a-t-il estimé. "C'était indispensable de faire ça."
"Je revendique le fait d'utiliser l'affaire Benalla". "On s'en est pris au gouvernement mais la vraie cible c'était Emmanuel Macron et le système", a poursuivi le député PCF du Puy-de-Dôme, qui a défendu la motion PS-LFI-PCF, rejetée avec seulement 74 voix. "Je revendique le fait d'utiliser l'affaire Benalla" pour pointer "un pouvoir présidentiel extrêmement puissant", a-t-il expliqué. "Ce président sait qu'il est protégé et se permet, avec une forme de vulgarité, de dire : 'qu'ils viennent me chercher'. Il y a un article de la Constitution qui fait que s'il était démontré qu'il a commis une faute grave, il pourrait y avoir une destitution."
" On a affaire à des députés qui ne portent pas leur propre parole (...) mais qui se limitent à être de petits exécutants. "
Les députés LREM, "petits exécutants". André Chassaigne est également revenu sur sa formule employée mardi à l'Assemblée à propos des députés LREM, "digéreurs, intestins silencieux de la bouche élyséenne". Une expression "ciselée pendant le week-end", a-t-il reconnu. "Mais c'est exactement ce qui se passe. On a affaire à des députés qui ne portent pas leur propre parole mais qui, dans un système de digestion de ce que leur impose l'exécutif, se limitent à être de petits exécutants."
"Le fait majoritaire a joué" à l'Assemblée. Quant à la commission d'enquête de l'Assemblée nationale, dont plusieurs députés de l'opposition ont claqué la porte et qui n'a procédé qu'à quelques auditions, le député du Puy-de-Dôme a évoqué "une forme de honte". "Le fait majoritaire a joué", a-t-il estimé. "Fort heureusement, il y a une commission au Sénat, qui n'avait pas ces limites, ces contraintes", a-t-il conclu. Cette dernière doit reprendre ses travaux à la rentrée et n'exclut pas d'entendre Alexandre Benalla lui-même.