Le mardi 2 juin, à 18 heures, toutes les listes présentes au second tour des élections municipales seront connues. D'ici le dépôt obligatoire des listes en préfecture, les tractations en coulisses entre les différentes forces politiques sont intenses. Car lorsque plusieurs mouvements sont en concurrence dans une ville, l'enjeu est de taille : il ne s'agit pas d'obtenir plus de la moitié des voix, mais simplement d'arriver en tête pour pouvoir diriger la municipalité.
Une alliance espérée entre les verts et le PS à Paris...
À Paris, malgré une très bonne avance prise dès le premier tour, Anne Hidalgo (29,33 %) veut élargir sa majorité et s'allier aux Verts de David Belliard (10,79 %). C'est ce qu'expliquait Emmanuel Grégoire au micro d'Europe 1 dimanche. Le Premier adjoint à la Maire de Paris, par ailleurs candidat dans le XIIe arrondissement de la capitale affirmait qu'il espérait un accord entre les listes Paris en Commun et celles d'EELV. "On est en train de définir le contour du projet et de travailler sur la gouvernance future que nous voulons faire ensemble. (...) J’ai bon espoir que ça aboutisse dans les heures qui viennent", a-t-il déclaré.
Anne Hidalgo ne devrait par contre pas pouvoir compter sur le soutien de Cédric Villani. Le mathématicien a rejeté les propositions d’alliances. Cette décision pourrait être une aubaine pour la candidate LREM Agnès Buzyn qui tente de récupérer le soutien de l’ancien marcheur.
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... mais pas à Lille
Ailleurs, les discussions entre la gauche socialiste et les écologistes n'ont pas abouti, notamment à Lille. "Nous étions prêts à faire évoluer la gouvernance (…) Or, Lille Verte 2020 s'est arc-boutée sur une répartition des sièges qui ne reflète en rien les résultats du premier tour", regrette dans un communiqué l'équipe de la maire sortante Martine Aubry, arrivée en tête le 15 mars avec 29,80 % des voies (24,53 % pour EELV). Il y aura donc, en comptant celle de LREM (17,53 % en mars), trois listes concurrentes dans la capitale des Flandres.
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Un front républicain face au Rassemblement national à Perpignan
Car seules les listes ayant recueilli plus de 10 % des voix peuvent se maintenir au second tour. Et dans certains cas, le front républicain a obligé certains candidats à se désister pour celui le mieux placé face au Rassemblement national. À Perpignan, ce sera donc le maire sortant Jean-Marc Pujol (18,43 % au premier tour) qui affrontera Louis Aliot, arrivé largement en tête au premier tour (35,65 %).
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Des surprises peuvent encore survenir
Ce dernier pourra compter sur un surprenant soutient, puisque si les têtes de listes écologistes et LREM se sont retirés, une candidate présente sur la liste macroniste a décidé de soutenir le RN pour le second tour.
Un fait politique inédit qui témoigne d'une campagne rebattant totalement les cartes des alliances politiques. À Lyon par exemple, l'ancien socialiste Gérard Collomb, qui avait reçu l'investiture de LREM... s'est allié aux Républicains. À Nantes, la candidate macroniste a elle invité les autres qualifiées nantaises (LR, EELV, PS) à dépasser les clivages pour constituer une liste unique au service des Nantais "dans un esprit de concorde républicaine".
D'ici la fin du dépôt des listes, tout peu encore se jouer partout en France. Quelque 5.000 communes sont concernées par le second tour du scrutin, prévu le 28 juin, mais qui, si l'épidémie de coronavirus était relancée, pourrait à nouveau être reporté.