Après l'annulation de l'élection municipale de mars 2014 qui avait donné le Front national vainqueur, les habitants du Pontet dans le Vaucluse votaient à nouveau dimanche pour choisir leur maire. Et c'est le parti d'extrême droite qui l'a emporté. Son candidat, Joris Hébrard, a été élu dès le premier tour avec 59,43% des voix.
Des signatures litigieuses. En 2014, Joris Hébrard avait créé la surprise en devançant de sept voix le candidat de l'UMP, Claude Toutain. En octobre dernier, le tribunal administratif de Nîmes avait annulé cette élection, car dix-sept signatures litigieuses avaient été constatées sur les listes d'émargement dans cette commune de 17.000 habitants, située à côté d'Avignon, dans le Vaucluse. L'annulation a été confirmée le 25 février par le Conseil d'Etat.
Joris Hébrard, un kinésithérapeute de profession qui fêtait ses 33 ans dimanche, était de nouveau candidat, après avoir été élu dès le premier tour en mars comme conseiller départemental. Cette fois, avec 2.000 voix d'avance, sa victoire est sans appel. "Le symbole, c'est que les électeurs choisissent une nouvelle voix", s'enthousiasme le maire au micro d'Europe 1, affirmant vouloir "tourner la page d'un système UMPS à bout de souffle, qui a mis la ville à genoux".
"Un plébiscite", selon Marion Maréchal-Le Pen. "C'est un plébiscite", s'est félicitée Marion Maréchal-Le Pen, qui s'est rendue au Pontet dans la soirée. Pour la députée FN du Vaucluse, "c'est la démonstration que nous sommes capables de gérer un tel exécutif, et donc de gérer un exécutif plus grand au niveau de la région". Marion Maréchal-Le Pen est bel et bien en campagne pour les régionales de décembre en Paca. Elle s'est d'ailleurs empressée d'ironiser sur son adversaire dans ce futur scrutin : "Christian Estrosi avait fait le déplacement sur le marché du Pontet pour soutenir sa candidate, rien n'y a fait".
Hébrard Marion Maréchal Nathalie Chevance/E1 1280
Onze mois de mandat et des polémiques. Les habitants du Pontet savaient à quoi s'en tenir : pendant ses onze mois de mandat, Joris Hébrard a fait parler de lui. Dès son élection, il avait créé la polémique en supprimant la gratuité systématique de la cantine scolaire pour les plus démunis. Il avait également augmenté le nombre de policiers municipaux de 11 à 17 et imposé des heures de fermeture aux épiceries de nuit.
Pour cette nouvelle élection, Joris Hébrard avait tenté de lisser un peu son image, en se séparant de deux conseillers municipaux qui avaient eu maille à partir avec des élus de l'opposition et en donnant un accent social à son programme avec la création d'une mutuelle pour les habitants. Son défi, c'est désormais de redresser les finances d'une commune endettée à hauteur de 50 millions d'euros.