Michèle Rubirola, cheffe de file de l’union de la gauche à Marseille, arrivée en tête des élections municipales, a dénoncé vendredi le "chantage" de Samia Ghali. L’élue des quartiers Nord a en effet conditionné son soutien, essentiel pour construire une majorité au conseil municipal, à l’obtention du poste de première adjointe.
"Je ne serai l'otage d'aucun chantage", a déclaré vendredi la cheffe de file de l'union de la gauche à Marseille Michèle Rubirola, peu après que la sénatrice ex-PS Samia Ghali a annoncé qu'elle conditionnait son soutien à l'obtention du poste de première adjointe. "L'avenir de Marseille ne doit pas se jouer autour d'une revendication individuelle. Je ne serai l'otage d'aucun chantage, je réfute ces pratiques bien éloignées des enjeux et j'invite Samia Ghali à faire de même", a-t-elle déclare dans un communiqué.
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Arrivée largement en tête du vote populaire dimanche au second tour des municipales, l'union de la gauche et des écologistes du Printemps marseillais n'a pourtant pas suffisamment de sièges au conseil municipal pour disposer d'une majorité absolue lors de l'élection du nouveau maire samedi. "J'ai rencontré Samia Ghali et je lui ai redit mon ambition de faire des quartiers Nord une priorité", poursuit Michèle Rubirola en faisant référence aux quartiers populaires où Samia Ghali a été élue.
Les huit voix de Samia Ghali essentielles pour obtenir la majorité au conseil municipal
Plus tôt vendredi, cette dernière, dont les huit voix au conseil municipal sont essentielles pour construire une majorité, avait annoncé qu'elle soumettait son soutien à Michèle Rubirola à l'obtention du poste de première adjointe. "Cette demande me paraît légitime. D'abord parce qu'au-delà des valeurs que nous partageons, je suis celle qui peut lui permettre samedi d'être effectivement maire de Marseille. Ensuite et surtout parce que la volonté du rééquilibrage de notre ville et la prise en compte des quartiers populaires ne peuvent plus être de simples mots", avait-elle déclaré.
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Tout en refusant tout "chantage", Michèle Rubirola a malgré tout tenté de faire basculer Samia Ghali dans le camp du Printemps marseillais. "A quelques heures de l'élection de la maire, je lui renouvelle mon appel au rassemblement et ma volonté totale (...) de les voir, elle et ses colistiers, prendre part à l'exécutif", ajoute-t-elle. "Par leur vote, les Marseillais ont dit leurs espoirs de changement, ils ont élu une équipe, validé notre projet et nous ont donné mandat pour le mettre en place au cours des six prochaines années", poursuit-elle, fustigeant aussi "les manoeuvres de bas-étages de la droite battue, ne reculant devant rien pour conserver son pouvoir et déposséder les Marseillais de leur victoire".