Fermement tenue par les socialistes depuis 1989 et le premier mandat de Jean-Marc Ayrault, la mairie de Nantes peut-elle basculer dans les mains d'un autre parti lors des prochaines élections municipales ? C'est le cauchemar du PS, qui mise sur la préfecture de Loire-Atlantique pour maintenir la solidité de son ancrage dans les métropoles. Mais la maire sortante Johanna Rolland devra batailler contre des Verts ambitieux et une droite unie, eux aussi représentés par des femmes comme têtes de liste.
EELV et LR en embuscade derrière Rolland
C'est une particularité locale dont Nantes peut se targuer : dimanche 15 mars, pour le premier tour, les têtes de liste des principaux partis sont des femmes : Johanna Rolland pour le Parti socialiste, Julie Laernoes pour Europe Écologie-Les Verts, Valérie Oppelt pour La République en marche, Laurence Garnier pour Les Républicains, Eléonore Revel pour le Rassemblement national et Margot Medkour pour "Nantes en commun", mouvement soutenu par La France insoumise. Au total, sept listes sur neuf sont menées par des femmes à Nantes.
Parmi les opposants les plus à-même de barrer la route à Johanna Rolland, EELV se place en outsider affirmé. Grâce à l'importance local du vote écologiste (24,3% aux européennes) et l'expérience de la tête de liste Julie Laernoes, conseillère municipale depuis 2014 et vice-présidente de la métropole aux côtés de Johanna Rolland, les Verts veulent peser sur l'issue de cette élection, voire créer la surprise et remporter la Ville, la sixième de France en termes de population (303.382 habitants).
De l'autre côté de l'échiquier politique, la maire sortante retrouvera en face d'elle Laurence Garnier, candidate LR qu'elle avait assez nettement battue au second tour en 2014 (56,2% contre 43,8%). Cette année, la droite s'avance unie et la candidate plus confiante. "Je me sens bien plus sereine et préparée", déclarait il y a peu Laurence Garnier au Figaro. Pourtant, difficile de prédire avec précision une issue au premier tour : il n'y a pas eu de sondages officiels depuis juin 2019.
Les grands thèmes de la campagne
Dans cette métropole où moins de 2.000 voix séparaient LREM d'EELV aux élections européennes de juin dernier, l'écologie tient une place centrale. Au point d'obliger des partis moins investis sur cette question, comme Les Républicains, à se positionner et à formuler des propositions.
Lors d'un débat avec TéléNantes, Presse Océan et Ouest-France, mi-février, les principales candidates ont aussi mis l'accent sur la sécurité et l'impact de la vidéosurveillance sur la réduction de l'insécurité. Une thématique importante, alors que le centre-ville de Nantes a été marqué depuis 2014 par des violents heurts lors de manifestations liées au projet d'aéroport de Notre-Dame des Landes, la Loi Travail de 2016, les "gilets jaunes" et la réforme des retraites.
Enfin, la question des transports a été longuement abordée dans les débats et les professions de foi. Plus particulièrement la place du tramway et la gratuité des transports en commun ont divisé les candidates.