Municipales : à Nice, Estrosi peut-il être réélu dès le 1er tour ?

Christian Estrosi est le favori de l'élection à Nice. © VALERY HACHE / AFP
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Antoine Terrel

Candidat à un troisième mandat à Nice, le maire sortant Christian Estrosi est donné largement vainqueur dans les sondages. Face à ses concurrents, l'ancien ministre mène une campagne axée sur la sécurité. 

Christian Estrosi peut-il être battu à Nice ? À quelques jours du premier tour des élections municipales, l'ancien ministre de l'Industrie de Nicolas Sarkozy, candidat à un troisième mandat à la tête de la capitale des Alpes-Maritimes, est donné largement vainqueur dans les sondages. 

LREM soutient-il Christian Estrosi ?

Élu au second tour en 2014 avec 48,62% des voix lors d'une quadrangulaire, Christian Estrosi vise un troisième mandat consécutif, lors d'un scrutin crucial pour un parti LR affaibli depuis l'élection d'Emmanuel Macron et comptant bien conserver ses principaux bastions. Le 15 mars, Christian Estrosi sera cette fois opposé au socialiste Patrick Allemand, à l'EELV Jean-Marc Governatori, à l'insoumise Mireille Damiano, et au nouveau candidat RN, Philippe Vardon, ancien co-fondateur du Bloc identitaire. 

De son côté, LREM n'a pas investi de candidats. Faut-il y voir un soutien de la majorité à un Christian Estrosi qui s'était rapproché d'Emmanuel Macron au début du quinquennat ? Auprès de Nice-Matin, Anthony Borré, le directeur de campagne du maire sortant, dit n'avoir, "à ce stade", "pas vu de déclaration de soutien de LREM". Mais de son côté, le référent départemental de LREM Enis Sliti reconnaît à demi-mot que son parti penche plutôt du côté du candidat LR. "Puisqu'il n'y a pas de candidat officiellement investi par mon parti, et comme il y a des colistiers LREM chez Estrosi, je considère que cela revient à un soutien". Christian Estrosi a en effet choisi d'inclure sur sa liste six colistiers venus de LREM. 

Le maire sortant largement en tête des sondages

Christian Estrosi, élu pour la première fois à la mairie de Nice en 2008, est une nouvelle fois le favori du scrutin. Dans un sondage Ifop-Fiducial publié le 25 février par Nice Matin et France bleu, celui qui est également président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur est crédité de 49% des voix au premier tour, loin devant la liste d'EELV conduite par Jean-Marc Governatori et Juliette Chesnel (14%), et le candidat RN Philippe Vardon (13%), et frôle donc la réélection au premier tour. Au second tour, dans l'hypothèse d'une triangulaire, la tête de liste LR l'emporterait avec 59% des suffrages exprimés, devant la liste EELV (23%). 

Selon l'Ifop, cette forte avance dans les études d'opinion s'explique notamment par le fait que Christian Estrosi "bénéficie de son statut de maire sortant", "fort d'une assise locale importante et de sa capacité à rassembler un électorat mixte". En effet, ajoute l'institut, Christian Estrosi "ponctionne une partie de l'électorat de ses concurrents de droite comme de gauche". 

La sécurité au coeur de la campagne 

Christian Estrosi en a fait le thème numéro 1 de son action municipale, mais aussi de sa campagne. Dans une ville meurtrie par l'attentat meurtrier du 14 juillet 2016, le maire a notamment développé massivement la vidéosurveillance, la ville ayant été équipée de plus de 2.000 caméras supplémentaires en six ans, ainsi que de boutons d'alerte dans les écoles, mairies annexes, ou encore dans les bibliothèques. Et il souhaite aller encore plus loin dans le développement de sa politique sécuritaire, en développant la reconnaissance faciale lors des grandes manifestations. Sans surprise, cette politique est régulièrement taxée de "dérive" ou de "surenchère" par l'opposition de gauche. 

En revanche, les principaux candidats sont tous d'accord pour développer les transports dans la ville. Christian Estrosi propose par exemple de renouveler le parc de bus en véhicules à énergie propre d'ici 2020, et de créer une navette pour le centre de Nice. Alors que Philippe Vardon (RN) veut lui "remettre à plat" les lignes de bus, le socialiste Patrick Allemand propose d'étendre la ligne 1 du tram. Les Insoumis, eux, souhaitent carrément la gratuité totale des transports en commun de la ville.