C'était un secret de polichinelle. Le député Cédric Villani, écarté de l'investiture LREM à la mairie de Paris, a annoncé mercredi qu'il présentait une candidature dissidente aux municipales dans la capitale. Le parti majoritaire a aussitôt réagi, disant "regretter" cette décision, sans toutefois l'exclure. Cette candidature dissidente constitue un indéniable coup dur pour le parti présidentiel qui, fort de son score de 33% aux Européennes dans la capitale, espère ravir la mairie à la PS Anne Hidalgo en mars prochain.
"J'ai pu mesurer les limites du fonctionnement d'appareil politique que nous dénoncions il y a peu"
"Je vous annonce, ce 4 septembre, que j'ai décidé d'être candidat à la prochaine élection du maire de Paris", a déclaré devant de nombreux journalistes et des Parisiens le mathématicien, éconduit en juillet par la Commission nationale d'investiture de La République en marche au profit de Benjamin Griveaux. "Avant l'été, j'ai participé à un processus de désignation dont j'ai pu constater l'inadaptation", a déclaré Cédric Villani, qui n'a eu de cesse de dénoncer une procédure "viciée" depuis l'investiture de l'ancien porte-parole du gouvernement.
"J'ai pu mesurer les limites du fonctionnement d'appareil politique que nous dénoncions il y a peu", a-t-il poursuivi, entouré de ses soutiens, mettant ainsi fin à un secret de polichinelle autour de ses ambitions. "J'ai attendu, avant d'en tirer les enseignements, de prendre ce temps d'écoute et de consultation" auprès "des amis, des proches, des soutiens, des experts", s'est-il justifié, sous les cris de "Villani Paris".
Villani promet une campagne bienveillante
Le mathématicien, tout sourire, a promis mercredi soir une campagne marquée par la "bienveillance et liberté, jamais dans l'attaque mais toujours pour rassembler". Cédric Villani, 45 ans, a égrené quelques points de son projet, promettant une écologie "servie par les sciences et la technologie", et a assuré vouloir faire de Paris "la métropole internationale de référence d'un développement humain et durable".
Outre les militants et un parterre de journalistes, quelques élus dont Anne-Christine Lang, Matthieu Orphelin, l'ancien adjoint en charge de la propreté à la maire (PS) de Paris Mao Peninou, Paula Forteza (députée LREM des Français de l'étranger) étaient présents, ont constaté des journalistes de l'AFP.