Tous les moyens sont bons pour se faire élire. À un mois des élections municipales, les candidats, partout en France, cherchent à convaincre un maximum d’électeurs pour augmenter leurs chances de gagner le scrutin. Débats, tables-rondes, cafés-politique, ces pratiques sont monnaie-courante, mais en Guadeloupe, certains candidats n'hésitent pas à user de... pratiques magiques et religieuses.
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"Les routes sont prises en otage par des cercueils et des crapauds"
Si certains préfèrent les instituts de sondages en cette période d'élection, à Pointe-à-Pitre, les "quimboiseurs", ces personnages magico-religieux, sont très sollicités. Il y a deux semaines, un cercueil vide pour enfant a été déposé sur un carrefour à deux pas d'une église. Blague de mauvais goût ? Non, il s'agirait plutôt d'intimider un adversaire politique.
Bernard Saint-Julien, président d'une association culturelle et sportive, a remarqué que ce n'était pas la première fois que cela se produisait. "J'ai découvert que les routes sont prises en otage pendant cette période électorale par des cercueils, des crapauds et bien d'autres choses désagréables", affirme-t-il. Parfois, les automobilistes sont mêmes obligés de faire demi-tour, selon lui.
"S’attirer les bonnes grâces des électeurs"
"J'ai entendu dire que les adversaires politiques le font pour renverser l'élu sortant", poursuit Bernard Saint-Julien. Des propos corroborés par Franck Garin, docteur en sociologie. Pour lui, ces actes trouvent un ancrage profond en Guadeloupe. "Il s'agit pour le candidat et son entourage de s'attirer les bonnes grâces des électeurs, avec des rites d’attirance, des parfums, des prières", affirme-t-il. "La fonction du magico-religieux, c'est de remédier à l'angoisse de l'Homme", explique-t-il.
Ces pratiques magico-religieuses en période électorale ne sont pas présentes qu'aux Antilles. Elles existeraient depuis l'Antiquité.