Après trois défaites électorales de suite, le parti Les Républicains tentent de retrouver une voix dans l’espace public. A quelques mois des municipales, Christian Jacob, nouveau patron des Républicains a récemment déclaré que l’enjeu pour le parti était d’incarner l’alternance. Mais entre LREM et le RN, la droite peine parfois à se faire entendre. Invité dimanche du Grand Rendez-Vous, dimanche, sur Europe 1, Eric Woerth, député LR, ancien ministre du Travail et du budget, et président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, a évoqué les combats à venir pour son parti.
"Si vous fléchissez là-dessus, vous fléchissez sur tout"
"Il faut que les Républicains soient forts, et il faut qu’ils soient clairs", affirme le député concernant l'échéance électorale des municipales. "Je pense qu’aujourd’hui nous sommes extrêmement clairs. Il faut garder cette ligne de clarté." Face aux propositions d'alliance de certains élus LR avec le RN pour former "une grande droite", l'ancien ministre est catégorique. "Il y a une cloison étanche, elle doit le rester [entre LR et RN], si certains veulent la franchir ils ont le droit mais enfin on doit en tirer les conséquences, ils ne font pas partie de notre famille politique. Si vous fléchissez là-dessus, vous fléchissez sur tout. Le populisme est la pire des choses."
Deux ans difficiles pour LR
LR a vécu deux ans de difficultés depuis l'élection présidentielle de 2017. "On n'est pas mieux collectivement, ni idéologiquement", confesse le député. Cependant, Eric Woerth est convaincu de la nécessité de l'existence sa formation politique dans la vie politique. "Notre espace politique il est gigantesque. Entre Emmanuel Macron et le Front national, il y a un espace considérable. Je pense que nous devons apporter au fur et à mesure nos éléments de réforme. Mettons sur la table ce que nous proposerions sur des sujets qui inquiètent et intéressent à haut point les Français qui ont terriblement évolué ces dernières années."
Quant à la prochaine élection présidentielle, "la question du leader charismatique viendra plus tard", assure Eric Woerth. "C’est le projet avant les acteurs. La famille politique doit organiser la discussion familiale et puis à un moment donné, un François Baroin, un Xavier Bertrand, une Valérie Pécresse ou peut-être d’autres émergeront. Et on verra comment les départager." Il préférerait néanmoins ne pas avoir recours aux primaires. "Pendant des mois vous expliquez au sein de votre famille politique ce qui vous sépare", déplore le député.
Cadre historique de son parti, Eric Woerth élude quant à son avenir au sein de LR. "Je ne ferme aucune porte. Mais la question est plutôt comment je contribue au progrès de ma famille politique." affirme-t-il. "On a beaucoup de talents dans les Républicains, ceux-là doivent commencer à s’exprimer."