Elles réclament un geste politique fort. Entre 49.000 et 100.000 personnes ont défilé à Paris samedi, à l’appel d’un collectif féministe, juste avant la clôture du "Grenelle contre les violences conjugales", pour mettre la pression sur le gouvernement. Le Premier ministre Édouard Philippe, accompagné d'une douzaine de membres du gouvernement, devrait en effet dévoiler lundi une série de mesures issues des discussions qui se sont ouvertes en septembre autour de ce fléau, 137 femmes ayant péri depuis janvier sous les coups d'un conjoint ou ex-conjoint, selon un décompte des associations.
"Avec le groupe de travail du Grenelle contre les violences faites aux femmes, on porte une idée : permettre aux victimes de violences de débloquer leur épargne salariale", a d'ores et déjà confié la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, dimanche au micro du Grand Rendez-vous sur Europe 1. "Ça fait partie des sujets qui seront discutés demain", indique-t-elle.
Avoir les moyens de dire "stop"
"Pour pouvoir dire 'non', pour pouvoir partir quand la situation est extrême violente, il faut l’autonomie financière", argue cette responsable gouvernementale. "Débloquer de l’argent tout de suite vous permet de claquer la porte, et de partir tout de suite", poursuit Muriel Pénicaud. "Aujourd’hui, vous pouvez débloquer votre épargne salariale en cas de divorce, de déménagement, de mariage, ou de changement professionnel, mais quand vous êtes victime, vous avez aussi besoin d’argent d’urgence."
"Demain on annoncera aussi des choses pour renforcer le tissu de solidarité au sein de l’entreprise", glisse encore la ministre. "Il est important que la communauté du travail, avec les médecins et la police, puisse être de ceux qui entendent, écoutent et aident", conclut-elle.