Jacques Chirac est un homme politique complexe, dont la vision du monde est fortement influencée par son amour de la culture des civilisations. C'est ce qu'a voulu montrer l'exposition "Jacques Chirac ou le dialogue des cultures", inaugurée lundi à l'occasion des dix ans du musée du quai Branly, a analysé Jean-Jacques Aillagon, son ancien ministre de la Culture et le Communication lundi sur Europe 1.
Refus du choc des civilisations. "La vision chiraquienne de la culture universelle est indissociable de sa vision de la marche du monde. Quand il refuse, en 2003, de s'engager dans la guerre en Irak, il fait un acte politique mais également un acte culturel", a expliqué Jean-Jacques Aillagon. "Il refuse le choc des civilisations, il refuse qu'on dresse le monde arabo-musulman contre le monde occidental", a-t-il voulu rappeler.
Culture et politique. "Jaques Chirac aimait à comprendre comment les différentes sociétés humaines avaient avancé : c'était une façon d’affirmer que l’aventure de l'humanité est une", a-t-il poursuivi. "La culture a vocation à éclairer la politique et la politique a vocation à être utile au développement culturel", a ainsi analysé Jean-Jacques Aillagon.
Incident diplomatique. Des enseignements qui ont des conséquences sur la politique étrangère de l'ancien président, jusqu'à frôler l'incident diplomatique : "j'ai l'ai entendu dire au président mexicain : 'les Espagnols se sont mal comportés, ils ont massacré des populations entières, anéanti des civilisations, nous devons reconnaître le mal que nous avons fait'", a-t-il raconté.
"Un point de vue généreux sur le monde". Dix ans après son inauguration, le musée du quai Branly est rebaptisé le musée Jacques-Chirac. Un hommage à l'ancien président qui était un passionné de cultures des civilisations anciennes et lointaines. "C'est son point de vue sur le monde, sur les civilisations, sur l'humanité, sur l'art. C'est un point de vue extrêmement généreux", conclut Jean-Jacques Aillagon.