Mardi débutera devant l’Assemblée nationale l’examen du projet de loi Travail, défendu par Myriam El-Khomri, une séquence législative très attendue par la ministre.
Débat parlementaire. "Aujourd’hui l’heure du parlement est venue", a déclaré Myriam El-Khomri au micro du Grand Rendez-vous d’Europe 1/ Le Monde/ Itélé. "Renoncer à ce projet de loi, ce serait une retraite. Ce n’est pas notre souhait." "J’aborde ce débat avec beaucoup d’impatience parce qu’on va discuter de la réalité de ce projet de loi", a affirmé la ministre.
Une réforme majeure. "Ce projet de loi, c’est une mesure structurelle qui est importante pour notre pays, pour qu’il avance, pour améliorer la compétitivité de notre pays, mais en même temps développer des droits beaucoup plus adaptés au monde du travail aujourd’hui. Elle est favorable au travail, à l’emploi, à l’embauche durable", a-t-elle plaidé à l’égard d’un projet très largement contesté par les syndicats de gauche.
Pour autant, la ministre ne doute pas qu’une majorité se forme pour faire adopter le texte : "Je pense qu’il y a de plus en plus de députés, notamment socialistes, qui revendiquent ce projet de loi." "Je ne considère pas le parlement comme une chambre d’enregistrement, le débat va s’ouvrir pour enrichir le texte", a encore déclaré Myriam El-Khomri qui promet une application "dans les 6 mois après la promulgation."
"Le loup patronal". Myriam El-Khomri a reconnu "la charge symbolique et anxiogène" des dispositions sur le licenciement économique, affirmant cependant que le gouvernement "ne voulait pas faciliter les licenciements", mais "encadrer" le licenciement économique et mettre fin "au recours abusif aux ruptures conventionnelles ou licenciement pour motif personnel". Elle répond également aux critiques de Philippe Martinez, leader de la CGT, qui dénonce la mise en place d'un code du travail par entreprise, en observant que la CGT discute et signe "70% des accords". "Je n'envoie pas les salariés dans la gueule du loup patronal", a-t-elle plaidé.