Alors que le Royaume-Uni s'apprête à quitter l'UE, qu'Angela Merkel ne parvient pas à former une coalition gouvernementale, la machine européenne d'Emmanuel Macron semble se gripper. Nathalie Loiseau, ministre chargée des Affaires européennes est l'invitée d'Europe 1 dimanche pour décrypter ces événements.
Le moteur du couple franco-allemand "n'est pas grippé. Selon la ministre chargée des Affaires européennes, la vision européenne d'Emmanuel Macron est toujours à l'oeuvre malgré les difficultés internes de l'Allemagne. "Angela Merkel est une grande européenne. On fait beaucoup avec elle. Elle est très déterminée. La relation franco-allemande et entre Angela Merkel et Emmanuel Macron est extrêmement étroite. Le moteur n'est pas grippé."
Et si Angela Merkel ne parvient pas à former une coalition gouvernementale avec le SPD et les Verts, l'issue sera les élections législatives de février avec un gouvernement de transition en attendant, constitué de "gens qui ont de fortes convictions européennes", assure Nathalie Loiseau.
Que l'Europe soit "mieux vécue en France". L'une des missions de la ministre est de représenter les intérêts de la France auprès de l'Union européenne mais pas seulement. "Une partie de mon travail, c'est également que l'Europe soit mieux vécue en France, et il y a du travail. C'est pourquoi on va organiser au printemps prochain des 'conventions démocratiques' des grandes débats sur l'Europe partout en France et dans d'autres pays." Une manière pour les dirigeants européens, lorsqu'ils auront à prendre des décisions, d'avoir une "photographie aussi fidèle que possible des aspirations des Européens sur les grandes politiques."
"Pas normal d'avoir peur parce qu'on est une femme". Alors que le président a déclaré les violences faites aux femmes grande cause nationale, Nathalie Loiseau, qui a publié un manifeste féministe, "Choisissez tout", trois ans plus tôt, est satisfaite. "Je suis contente qu'Emmanuel Macron nomme les choses sur les violences faites aux femmes et agisse, en prévention - ses propositions de surveillance sur Internet notamment pour nos enfants -, agir auprès des victimes (...) et agir pour réprimer notamment avec le délit d'atteinte sexiste dans la rue. Ce n'est pas normal qu'en 2017, on puisse avoir peur en France dans l'espace public, dans l'entreprise, chez soi, parce qu'on est une femme."
"Machisme est presque un mot gentil", ajoute-t-elle. "Le problème c'est l'exercice du pouvoir au motif qu'on est un homme et qu'on a du pouvoir sur une femme qui en a moins."