Les députés européens issus des partis traditionnels ne se bousculent pas pour entrer au Palais Bourbon. Sur 74 eurodéputés, treize sont candidats aux élections législatives des 11 et 18 juin prochains, dont une grande majorité est issue de l’extrême droite.
Près de la moitié du groupe FN au parlement européen. En 2012, deux eurodéputés du Front national espéraient rejoindre les fauteuils de l’Assemblée. Cette année, sur 20 élus FN à Strasbourg, neuf sont candidats à un mandat de députés, soit près de la moitié de la délégation FN au parlement européen. Si certains ont peu de chance d’être élus, le fait d’appeler ces personnalités du FN illustre clairement les priorités du parti : créer un groupe à l’Assemblée nationale. Pour cela, le parti d’extrême-droite doit obtenir au moins 15 sièges dans l’Hémicycle aux prochaines élections.
La figure de proue du parti pour les législatives s’appelle Marine Le Pen. La co-présidente du groupe Europe des nations et des libertés (ENL), présidente du FN, a annoncé sa candidature dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais jeudi dernier. Florian Philippot, qui menace de quitter le parti si la sortie de l’euro n’est plus une priorité, verrait lui aussi d’un bon œil un siège à l’Assemblée nationale. Il va briguer un mandat dans la 6e circonscription de la Moselle. Le secrétaire général du FN, Nicolas Bay, postule lui dans la 6e de Seine-Maritime. Quant à Louis Aliot, il se présente dans la 2e des Pyrénées-Orientales.
Les autres élus européens FN candidats aux législatives sont Mylène Troszczynski (4e de l’Oise), Sylvie Goddyn (3e du Nord), Sophie Montel (4e du Doubs), Dominique Bilde (4e de Meurthe-et-Moselle), et Joëlle Mélin (9e des Bouches-du-Rhône).
Jean-Luc Mélenchon candidat à Marseille. Quatre eurodéputés appartenant à une autre famille politique se sont présentés aux élections législatives. Parmi eux, deux membres l’ancienne coalition du Front de Gauche pour les élections européennes de 2014. Jean-Luc Mélenchon d’abord, leader de la France insoumise, qui souhaite remporter la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône, face à Patrick Mennucci (PS). Le directeur du journal l’Humanité, Patrick Le Hyaric, brigue lui un mandat de député en région parisienne, dans la 6e circonscription de Seine-Saint-Denis. En cas de victoire, Raquel Garrido, porte-parole de la France insoumise, lui succéderait à Strasbourg. Etant numéro 2 sur la liste de l’ex-Front de Gauche en Seine-Saint-Denis, elle reprendrait le flambeau au Parlement européen, selon les règles de Bruxelles.
Un candidat unique chez LR et UDI/MoDem. Côté Les Républicains (LR), une seule postulante. Constance Le Grip va tenter de remporter la 6e circonscription des Hauts-de-Seine. Rachida Dati aurait également pu être une eurodéputée candidate aux législatives… si elle avait reçu l’investiture du parti pour se présenter à Paris.
Heureuse d'avoir été investie par @lesRepublicains dans la 6ème circo des Hauts-de-Seine. Cette investiture m'honore et m'engage. #circo9206
— Constance Le Grip (@ConstanceLeGrip) 2 février 2017
L’ancienne coalition UDI/MoDem avait envoyé l’actuelle ministre des Affaires européennes à Strasbourg en 2014. Marielle de Sarnez est candidate dans la 11e circonscription de Paris. Pour rappel, si elle perd aux législatives, elle devra quitter le gouvernement.
Manque de motivation à gauche. L’élection présidentielle a jeté un froid sur la volonté des eurodéputés PS et EELV de rejoindre le parlement national. Avec la victoire d’Emmanuel Macron, les transfuges vers la République en Marche (REM) se sont multipliés. Et pour certains, rester élu à Strasbourg jusqu’en 2019 semble être la meilleure solution pour conserver un siège. Ainsi, parmi les 19 eurodéputés de gauche (13 au PS, 6 chez EELV), aucun n’a pour l’instant exprimé le désir d’être candidat aux législatives.