La rédaction de Charlie Hebdo ne figurera pas dans la liste de ceux qui, à l'approche du second tour de l'élection présidentielle, se prononcent en faveur du "ni-ni".
S'abstenir, une manière de "ne pas se mouiller et de laisser les autres le faire". Dans l'édito du numéro de cette semaine, titré "Second Tour : faut-il vraiment vous faire un dessin ?", Riss, le directeur de la rédaction de l'hebdomadaire satirique, estime que le choix de ne pas aller voter "est celui de ne pas se mouiller et de laisser les autres le faire."
"Les antiracistes n'auraient donc pas de compte en banque". Le texte de Riss, titré "Ni abstentionniste, ni abstentionniste", réagit à l'un des slogans entraperçus dans les manifestations de l'entre-deux tours : "Ni banquier, ni raciste" : "Les antiracistes n'auraient donc pas de compte en banque et planqueraient leurs économies dans une lessiveuse enterrée au fond de leur jardin", raille-t-il. "On peut tout renvoyer dos-à-dos" lance-t-il, mais le procédé est "honteusement démagogique."
Riss va plus loin et compare le fait de ne pas aller voter dimanche à ces scènes dans le métro où "une femme se fait agresser sous les yeux des passants indifférents, qui se disent "il y a bien quelqu'un qui va s'en occuper, moi, je n'ai pas le temps."