"Ni tournant ni changement de cap politique" : Emmanuel Macron a affiché mardi soir, dans une allocution télévisée enregistrée, sa volonté de poursuivre l'action engagée depuis son élection en mai 2017. Au soir d'un remaniement gouvernemental très attendu, le président de la République a assuré, sur un ton très solennel, n'avoir "qu'une boussole" : "la confiance que vous m'avez donnée en mai 2017". Visiblement sans prompteur, le chef de l'État s’est exprimé 12 minutes.
"J'entends les critiques". Assis derrière une grande table en marbre sur laquelle il avait disposé quelques feuilles raturées, Emmanuel Macron s'est adressé en premier à ses détracteurs. "Ces derniers mois ont pu rendre moins perceptible le sens de mon action, d'abord parce que, parfois, par ma détermination et mon parler vrai, j'ai pu déranger ou choquer certains. J'entends les critiques", a concédé Emmanuel Macron. "Je sais qu'il y a de l'impatience, je la partage", a-t-il ajouté.
Un exercice de contrition qu'il a vite délaissé au profit d'une explication de texte sur sa vision pour les prochains mois. "Elle repose sur une ambition, un engagement : faire de notre pays une puissance éducative, économique, sociale et environnementale qui retrouvera toute sa place en Europe et, ce faisant, dans le monde", a affirmé Emmanuel Macron. "Ce dont vous pouvez être sûrs est que ma volonté d'action, qui n'a rien perdu de son intensité" est "aujourd'hui plus forte encore", a-t-il dit.
" Reprendre la maîtrise de notre destin, cela ne se fera pas en un jour "
"Votre quotidien va s'améliorer". "Depuis 17 mois, le Premier ministre et le gouvernement ont pris des décisions importantes et conduit des transformations profondes", a souligné Emmanuel Macron, énumérant au passage les réformes engagées depuis le début de son quinquennat : SNCF, apprentissage, marché du travail, enseignement supérieur… "Nous allons poursuivre ces changements profonds", a martelé le chef de l'État, donnant quelques exemples : "Nous devons changer les règles de nos retraites (…) nous devons aussi permettre à nos policiers de mieux relever les défis du quotidien comme la lutte contre le terrorisme". Sans trop rentrer dans les détails, il a promis "des décisions structurantes et historiques dans les semaines à venir".
À ceux qui s'impatientent de voir les résultats concrets de ses réformes, Emmanuel Macron a adressé quelques mots fermes. "Je sais qu'il y a de l'impatience et je la partage, mais le temps que nous prenons est celui de nos institutions. Nous n'avons jamais différé une décision qui pouvait être prise. Progressivement, votre quotidien va s'améliorer car le gouvernement est sur la bonne voie. (…) Reprendre la maîtrise de notre destin, cela ne se fera pas en un jour", a affirmé le président.
"Nous sommes une nation". Emmanuel Macron a également insisté sur un axe fort de sa vision de la politique : l'engagement des citoyens. "Ces derniers mois, nous avons vu réapparaître le poison des divisions", a-t-il prévenu. "Aucune amélioration individuelle n'est possible ni durable si notre nation n'est pas plus forte (…) ce dont je suis le dépositaire, c'est du fait que nous ne sommes pas 66 millions d'individus séparés mais une nation qui se tient."