Le FN a estimé dimanche que les accusations de la policière municipale chargée de la vidéosurveillance le soir de l'attentat de Nice, qui a dénoncé des pressions du ministère de l'Intérieur, constituaient un "témoignage accablant", confirmant les craintes d'"une tentative de dissimulation de la vérité".
Interrogation sur le dispositif de sécurité. Dans une interview au JDD en pleine polémique entre la municipalité LR de Nice, notamment Christian Estrosi (1er adjoint à la sécurité, président de la métropole), et le gouvernement sur le dispositif de sécurité au soir de l'attentat ayant fait 84 morts, Sandra Bertin, chef du Centre de supervision urbain de la ville de Nice, affirme avoir reçu des pressions du ministère pour modifier son rapport sur le dispositif policier le 14 juillet. Dimanche, Bernard Cazeneuve a annoncé dans un communiqué porter plainte pour diffamation contre la policière.
"A la lumière de ce témoignage, la demande de suppression des images de vidéo-surveillance le soir de l'attentat apparaît plus scandaleuse que jamais. Le ministère de l'Intérieur donne le sentiment de chercher à empêcher que n'éclate la vérité dans ce qui devient une affaire d'État", affirme le parti présidé par Marine Le Pen dans un communiqué. Sur les réseaux sociaux, plusieurs responsables FN lui ont emboîté le pas. Steeve Briois, le maire d'Hénin-Beaumont, a évoqué "les manipulations" du ministre et Florian Philippot, vice président du parti, a appelé à sa démission.
Cazeneuve s'attaque à une policière municipale qui révèle ses manipulations. Il se comporte comme un mafieux avec les moyens de l'Etat !
— Steeve Briois (@SteeveBriois) 24 juillet 2016
Le ministre porte plainte contre une policière municipale. Le déshonneur jusqu'au bout. #SandraBertin#CazeneuveDemission
— Florian Philippot (@f_philippot) 24 juillet 2016
détruire des images "profondément choquante". La justice a demandé le 20 juillet aux responsables locaux de détruire l'ensemble des enregistrements des caméras de vidéosurveillance qui ont filmé à Nice l'attentat, afin d'éviter la diffusion d'images "profondément choquantes". Martelant que "les Français ont pourtant droit à la vérité", le Front national pose plusieurs questions : "Le dispositif de sécurité était-il suffisant et conforme aux plans prévus ? Y a-t-il eu des défaillances ce soir-là ? Que cherche à dissimuler le ministère de l'Intérieur ?" Pour le parti frontiste, le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, "n'a plus l'intégrité suffisante pour répondre sans suspicion de mensonge" et "sa démission devient plus encore inévitable".
Une commission d'enquête parlementaire. De son côté, le président de Debout la France et candidat déclaré à la présidentielle, Nicolas Dupont-Aignan, considère dans un communiqué que "si ces allégations s'avèrent vraies, elles sont extrêmement graves", alors que "le gouvernement doit toute la vérité aux familles des victimes et aux Français". "Les mensonges éhontés du gouvernement, notamment de Bernard Cazeneuve, après cet attentat [...] devraient conduire le Premier ministre à remettre sa démission", estime ce député de l'Essonne (non inscrit), soutenant la demande d'élus LR d'une commission d'enquête parlementaire.