Un imam niçois, qualifié "d'islamiste" dans un tract électoral du FN, a déposé une plainte en diffamation contre Marion Maréchal Le Pen, a-t-on appris auprès de l'intéressé. Dans la plainte, déposée le 26 octobre auprès de la police, l'imam Abdelkader Sadouni, qui officie à Nice dans la salle de prière Attaqwa du quartier populaire des Moulins, estime diffamatoire un tract électoral de la candidate FN aux élections régionales en Paca, dans lequel il est qualifié "d'imam islamiste des quartiers ouest de Nice".
"C'est très grave, estime Abdelkader Sadouni, car ce terme renvoie à tous les courants terroristes du Moyen-Orient. On n'a pas le droit d'utiliser ce terme contre une personne qui, au contraire, est à l'avant-garde, depuis plus de dix ans, du combat contre le radicalisme. Si des gens comme moi sont attaqués, vers qui vont-ils se retourner ?". L'imam, qui affirme être "sur la liste noire" des mouvements terroristes pour ses prises de position, a également l'intention de lancer une action devant le juge des référés pour faire suspendre la diffusion du tract.
"Des accointances avec les islamistes". La tête de liste FN dans les Alpes-Maritimes, Olivier Bettati, a vivement réagi à cette plainte par un communiqué dans lequel il affirme que "ce monsieur a bien des accointances avec des islamistes". Le candidat frontiste affirme que le religieux aurait "invité dans sa mosquée, en conférence, M. Hani Ramadan, petit-fils du fondateur des Frères musulmans, qui a publié en 2002 une tribune dans Le Monde justifiant la lapidation des femmes". L'imam reconnait avoir invité Hani Ramadan mais réaffirme ses prises de position contre la lapidation.