L'eurodéputé Nicolas Bay, dont le nom et celui du député Louis Aliot circulent au Rassemblement national (RN, ex-FN) pour conduire la liste aux européennes, a confirmé avoir participé à des dîners onéreux dont le Parlement européen demande le remboursement.
Le coprésident du groupe ENL (Europe des nations et des libertés), où siègent les élus RN au Parlement européen, a participé à deux dîners qui étaient, selon lui, des invitations de "personnalités dans le domaine des relations internationales" mais qui ne sont pas italiennes, a précisé Nicolas Bay, confirmant une information du quotidien L'Opinion publiée jeudi soir.
Plus de 500.000 euros réclamés au groupe ENL. Le Canard Enchaîné avait écrit que ces dîners avaient réuni le chef de la Ligue italienne (extrême droite) devenu ministre de l'Intérieur Matteo Salvini, et la présidente du RN Marine Le Pen. Cette dernière, qui a quitté le Parlement européen pour l'Assemblée nationale en 2017, l'avait démenti. L'administration du Parlement européen a réclamé lundi plus d'un demi-million d'euros au groupe ENL en remboursement de dépenses injustifiées, dont des cadeaux, des bouteilles de champagne coûteuses et ces dîners luxueux.
Des repas organisés pour des raisons de "diplomatie". Parmi les dépenses listées dans le rapport d'audit pour 2016 figurent un repas avec des "industriels" au restaurant gastronomique parisien L'Ambroisie, à 449 euros par personne, et un autre organisé pour des raisons de "diplomatie" chez Ledoyen près des Champs-Élysées pour deux personnes, à 401 euros par personne. S'y trouvent également une centaine de cadeaux de Noël à plus de 100 euros, quelque 230 bouteilles de champagne dont six à plus de 81 euros, et un repas de Noël pour 140 personnes pour une facture de plus de 13.500 euros.
Mais ces dépenses en champagne et cadeaux "concernent d'autres députés", a précisé Nicolas Bay. Au Parlement européen, les huit groupes politiques se voient chacun attribuer un budget annuel pour leurs frais de fonctionnement. Le Bureau du Parlement, qui rassemble son président, l'Italien Antonio Tajani, et 14 vice-présidents, décide des montants alloués à chaque groupe en fonction de sa taille.