L’actualité judiciaire a été marquée par deux actualités vendredi. D’abord la condamnation et l’incarcération pour fraude fiscale de Patrick Balkany, ensuite la mise en examen de Jean-Marie Le Pen dans l’affaire des emplois présumés fictifs des assistants parlementaires au Parlement européen. A partir de ces deux informations, Nicolas Bay, du Rassemblement national, a tiré la même conclusion. "Je suis comme beaucoup de Français, je n‘ai pas une confiance illimitée dans la justice de mon pays", a réagi l’eurodéputé samedi matin sur Europe 1.
"S’ils ont commis des infractions graves, c’est normal qu’ils aient à en répondre devant la justice comme n’importe quel citoyen. En revanche, Je ne pense pas qu’ils soit absolument indispensable, compte tenu du fait que le jugement n’est pas encore définitif, puisqu'il va être frappé d’appel", a ainsi commenté Nicolas Bay au sujet de la condamnation de Patrick Balkany. "Je ne vois pas vraiment l’intérêt pour la société de le mettre en détention. Ça donne un petit sentiment d’acharnement qui est superflu", a-t-il insisté.
"Dérive inquiétante"
Concernant l'affaire des emplois présumés fictifs des assistants parlementaires du Front national au Parlement européen - qui n'a "rien de comparable", estime-t-il -, "on nous dit que nos assistants parlementaires auraient travaillé pour autre chose que pour le travail parlementaire. Nous disons que c’est totalement faux et apporterons la démonstration", a réagi Nicolas Bay. Et de se livrer à une charge en règle contre certains magistrats : "je sais qu’il y a sans doute des magistrats qui essayent de faire leur travail de manière honnête, impartiale, mais je sais aussi qu’il y a beaucoup de magistrats qui ont une démarche politique, qui s'inscrivent dans une logique de grignotage du pouvoir politique en essayant d’influer sur les processus politiques et électoral", a-t-il attaqué.
"Il y a plus de 20% des magistrats qui soutiennent le Syndicat de la magistrature, qui est une organisation d’extrême gauche, qui appelle à voter contre le Rassemblement national", a cité Nicolas Bay à titre d'exemple. "Tout ça ne m'inspire pas une confiance absolue dans l’institution judiciaire. Je pense que c’est perçu par nos compatriotes, et l'institution judiciaire est remise en cause. Les Français n’ont pas confiance, ils savent qu’elle est souvent dévoyée, manipulée, utilisée notamment pour empiéter sur la vie politique. C’est une dérive inquiétante, qui porte assez gravement atteinte au principe de séparation des pouvoirs.