Il pourrait être le grand bénéficiaire des déboires de François Fillon. En embuscade depuis le début des affaires qui touchent le candidat LR, Nicolas Dupont-Aignan veut se présenter comme le plus à même de porter leurs espoirs déçus. Sa bonne dynamique dans les enquêtes d'opinion, où il tutoie désormais la barre des 5%, montrent qu'il parvient à capter une part de cet électorat.
"J'ai toujours tout payé". Faute de mieux ? "François Fillon m'a déçu, je n'ai plus envie de voter pour lui. Pour moi c'est le seul candidat de droite qui me motive, que je retiens", constate une personne venue assister à son meeting près de Metz, lundi soir. "Aujourd'hui, avec ce qui s'est passé, c'est Dupont-Aignan pour moi", lâche un autre. "Je trouve qu'il a l'air honnête et l'honnêteté de nos jours, ce n'est plus trop à la mode", conclut une troisième.
Sur scène, le candidat de Debout la France mise sur son éthique pour convaincre les indécis : "Quand je suis arrivé chez le boulanger, on me disait 'Monsieur le Maire, pas la peine de payer'. Quand je suis arrivé au bistrot, on m'a dit 'Monsieur le Maire, pas la peine de payer votre café'. J'ai dit 'Vous plaisantez ?' J'ai toujours tout payé", clame-t-il. La salle applaudit. "Mais c'est normal, vous n'avez pas à m'applaudir ! Enfin, c'est la moindre des choses, vous payez bien vos courses, non ?", lâche celui qui en est à sa deuxième campagne présidentielle.
Il drague aussi le FN. Nicolas Dupont-Aignan capitalise sur cette exigence d'éthique à droite, promettant de "faire le ménage sans casser la vaisselle". Mais il chasse aussi un peu du côté du Front national : "Toujours plus d'argent déversé pour les étrangers qui viennent sur notre sol", peste-t-il, lui qui promet de priver les étrangers de toute aide sociale pendant leurs cinq premières années en France. C'est à ce moment-là que certains ex-fillonistes de la salle semblent moins convaincus.