Nicolas Dupont-Aignan parle d’immigration avec les mots et les théories de l’extrême-droite. Il a fait sienne, en janvier dernier par le biais d’un tweet, la théorie du Grand Remplacement selon laquelle la population française, à la démographie déclinante, est menacée de submersion par les vagues de migrants, jusqu’à remplacer littéralement la population d’origine. Cette thèse complotiste est née sous la plume de l’écrivain d’extrême-droite Renaud Camus. En assumant ce positionnement, Nicolas Dupont-Aignan brise la frontière ténue, qui sépare la droite décomplexée de l’extrême-droite.
Une sémantique empruntée au FN. Nicolas Dupont-Aignan a pourtant plusieurs fois repoussé les mains tendues du FN. Son programme serait "crédible" quand celui de Marine Le Pen ne serait "pas sérieux", selon lui. Mais pour le reste, ils partagent tout : l’expression "UMPS" pour fustiger les élites, les puissants, "les incapables et les corrompus" qui trompent le peuple français, etc. La sémantique est la même, les coupables sont les mêmes : les technocrates de Bruxelles. La solution est la même : renégocier avec l’Union européenne ou la quitter, comme l’ont fait nos courageux cousins britanniques.
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La main tendue de Marine Le Pen. Cette proximité avec le FN on la retrouve chez les sympathisants de son mouvement Debout la France, lorsqu’on les interroge sur leur intention de vote au second tour en cas de duel entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, ils sont près de 70% à voter pour la dirigeante frontiste. À titre de comparaison, les électeurs de François Fillon voteraient majoritairement pour Emmanuel Macron. Alors prenons date. Le moment de vérité approche pour Nicolas Dupont-Aignan : ce sera le 23 avril au soir, si la prédiction des sondages se vérifie. On verra alors s’il accepte ou non la main tendue de Marine Le Pen.