Son visage et son nom étaient jusqu'alors relativement méconnus des Bordelais, encore plus des Français. Mais depuis l'annonce du départ d'Alain Juppé au Conseil constitutionnel, Nicolas Florian est soudainement entré dans la lumière. L'ancien adjoint aux finances de 49 ans succède à son mentor en devenant maire de Bordeaux.
"S'inscrire dans ses traces locales". Le nouvel édile a choisi Europe 1 pour sa première matinale à la radio. Au micro de Bernard Poirette, samedi, il rend hommage à l'ancien Premier ministre, celui qui lui a tout appris et l'inspire encore… Mais sans doute pas jusqu'à, comme lui, embrasser une carrière politique nationale. "Au-delà de ce qu'Alain Juppé représente, il y a ce qu'il est. C'est celui qui a reconstruit Bordeaux, il a redonné un élan à cette ville. C'est plutôt sur ses traces locales que je veux m'inscrire. Je n'ai pas la prétention de pouvoir succéder à Alain Juppé, l'homme public national", confie Nicolas Florian.
Discret disciple d'Alain Juppé. Bordelais depuis l'enfance, ce diplômé en droit des affaires doit maintenant s'atteler à combler son défaut de notoriété. Il s'en amuse. "J'ai vu en quelques jours le regard des Bordelais et des Bordelaises changer sur moi. Ils ont d'abord été dans la curiosité de savoir quel était ce type qui allait succéder à Alain Juppé. Maintenant, il y a la curiosité de savoir comment j'allais procéder dans mes nouvelles fonctions."
Le discret adjoint aux finances sait que la stature d'Alain Juppé comme maire de Bordeaux éclipsait bien souvent les membres de l'équipe municipale. "Vivre à l'ombre des grands arbres, c'est toujours compliqué", glisse-t-il dans un sourire. "J'ai de la marge en termes de notoriété. Mais en étant au contact de mes concitoyens, du matin au soir, c'est par cette proximité que j'espère créer un lien particulier, comme Alain Juppé avait su le créer avec ces habitants. Je suis quelqu'un d'accessible, je vis dans ma ville, je vis ma ville", soutient Nicolas Florian.
Candidat en 2020, pas forcément sous l'étiquette LR. Comme Alain Juppé, le nouveau maire défend la raison gardée, la nécessité de fédérer pour diriger, et l'équilibre. Et si son aîné a quitté Les Républicains, parti duquel Nicolas Florian est toujours adhérent, pour divergences d'opinion avec Laurent Wauquiez, le nouveau maire semble lui aussi s'en distancer.
Ainsi, celui qui est déjà candidat aux municipales en 2020 assure qu'il ne le sera "pas forcément" sous l'étiquette LR. "J'irai avec l'étiquette de mon parti qui est Bordeaux, et ma personnalité qui est Nicolas Florian. Les gens ne voteront pas pour un parti ou une coalition, mais pour Nicolas Florian et son équipe municipale", argumente-t-il déjà. Pour l'heure, la priorité est donnée à l'administration quotidienne de la ville. Nicolas Florian prévient toutefois : "Je m'inscris dans la durée."