Le ministre de la Transition écologique et solidaire Nicolas Hulot se donne "un an" pour mesurer l'utilité de son action au sein du gouvernement, dans un entretien au Monde, alors que sa capacité à faire bouger les lignes suscite des doutes chez les écologistes.
Apprentissage politique. "Je ne me suis pas fixé de date pour un bilan, mais je me donne un an pour voir si je suis utile, si j'ai réussi à créer des convergences, à insuffler une forme de cohérence dans l'action du gouvernement en faveur de la transition écologique", déclare le ministre dans cet entretien. "Je suis là pour être utile. Je sais aussi que je ne peux pas faire de miracle du jour au lendemain", plaide Nicolas Hulot, qui s'était dit prêt en septembre à quitter le gouvernement le jour où il ne s'y sentirait plus utile.
"Regardez la différence de culture entre Édouard Philippe, Emmanuel Macron et moi, nous venons de planètes différentes ! Par moment, il faut que je monte au front, que je revienne à la charge, que je fasse preuve de mauvaise humeur, mais tout cela est très classique", confie le ministre, qui dit apprendre à "gérer la complexité" des arbitrages gouvernementaux.
Un "green deal" en 2018. Sur la réduction de la part du nucléaire dans la production d'électricité de 75% à 50% à l'horizon 2025, Nicolas Hulot, qui avait évoqué cet été la fermeture éventuelle de 17 réacteurs pour atteindre cet objectif, déclare qu'"il va falloir fermer un certain nombre de réacteurs, et je préciserai le nombre et les étapes au moment de la programmation pluriannuelle de l'énergie fin 2018". Il ajoute qu'il présentera "dans la première partie de 2018" un "green deal" pour soutenir "la transition énergétique, l'efficacité énergétique, le développement des renouvelables, les nouvelles filières industrielles".
Notre-Dame-des-Landes, pas une priorité. Interrogé sur les conséquences potentielles du rapport des médiateurs sur le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, qui doit lui être remis en décembre, Nicolas Hulot a botté en touche. "Décembre est très loin pour moi. J'ai autre chose à faire en ce moment que de m'occuper de Notre-Dame-des-Landes", affirme-t-il, précisant qu'il ne s'est "pas encore posé" la question de savoir s'il accepterait d'endosser les conclusions du rapport, dans le cas où les médiateurs recommanderaient la poursuite de ce projet qu'il a toujours combattu.