Depuis plusieurs semaines, Nicolas Sarkozy partage son temps entre les grands de ce monde et les bains de foule dans les supermarchés, déclenchant scènes d’hystérie et bousculades de fans qui veulent une photo.
À la rencontre des sympathisants. "La dédicace, c’est magique", s’enthousiasme l’un des proches de l’ex président de la République, "c’est un shoot d’amour, de soutien, de passion". Un "shoot d’amour", voilà la clé pour comprendre l’optimisme de Nicolas Sarkozy et de ses équipes. Les bains de foule et les dédicaces ont fini par forger, peut-être à tort, leur perception de l’opinion. À leurs yeux, Nicolas Sarkozy est toujours populaire, n’en déplaise aux enquêtes des instituts de sondage, qui, selon eux, appartiennent d’abord au microcosme parisien et médiatique. Pour le patron des Républicains, la dédicace au Leclerc de Montargis est le seul baromètre qui compte, ce qui explique son assurance sur sa capacité à vaincre tous ses adversaires.
Voyages "présidentiels". En parallèle, les déplacements à l’étranger permettent à Nicolas Sarkozy de cultiver sa stature internationale, mais aussi d’occuper le temps. Il n’a aucun intérêt à se déclarer dès à présent, au milieu de la cohorte de candidats sérieux et moins sérieux. Surtout, il est le seul à pouvoir être reçu par les plus hautes autorités des pays visités. Certains voudraient faire de sa position d’ancien chef de l’Etat une faiblesse, en pointant le rejet des acteurs de 2012, mais lui reste convaincu que c’est une force à cultiver. La semaine prochaine, l'ancien président sera au Chili et en Argentine, puis fin juin il retournera voir Vladimir Poutine dans son fief de Saint-Pétersbourg.
Vaincre la gauche. Pour autant, cette stature internationale n’est pas suffisante pour remporter la primaire. Certes, les sympathisants de droite apprécient de voir leur chef s’entretenir d’égal à égal avec Vladimir Poutine, mais dans les enquêtes d’opinion, la stature internationale n’arrive jamais en tête. Pour beaucoup, compte d’abord la capacité à battre la gauche. Pour l’instant, sur ce terrain-là, si Nicolas Sarkozy devance François Fillon et Bruno Le Maire, il reste largement derrière Alain Juppé.