Nicolas Sarkozy, bientôt jugé pour corruption dans l'affaire dite "des écoutes", estime dans un entretien au Point jeudi qu'il sera blanchi, et que "l'affaire du prétendu financement libyen" de sa campagne de 2007 "est en train de s'effondrer".
Dans l'affaire des "écoutes" pour laquelle doit avoir lieu un procès dans les prochains mois, l'ancien président de la République est soupçonné d'avoir tenté d'obtenir début 2014, par l'entremise de son avocat et ami Thierry Herzog, des informations secrètes auprès de l'ex-haut magistrat Gilbert Azibert dans une procédure concernant la saisie de ses agendas en marge de l'affaire Bettencourt (soldée pour lui par un non-lieu en 2013), et ce en échange d'un coup de pouce pour un poste à Monaco que Gilbert Azibert n'a finalement jamais eu.
"L'issue ne fait pas de doute : un non-lieu"
Dans un entretien au Point publié jeudi, à l'occasion de la sortie d'un livre où il évoque ses souvenirs politiques et personnels jusqu'à son accession à l'Elysée en 2007, Nicolas Sarkozy dit à propos de cette affaire que "l'issue ne fait pas de doute. De la même façon que l'affaire Bettencourt, pour laquelle j'ai bénéficié d'un non-lieu. De la même façon que l'affaire dite du prétendu financement libyen, qui est en train de s'effondrer", assure-t-il. "Je suis serein car je suis bien placé pour savoir que, quand on est innocent, ce n'est pas une raison suffisante pour ne pas avoir d'ennuis, mais c'est plus confortable que d'avoir quelque chose à se reprocher", dit-il encore.
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"Il existe une jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme qui rappelle qu'à aucun moment, d'aucune façon, sous aucun prétexte, on ne peut opposer la conversation d'un client avec son avocat", argumente Nicolas Sarkozy. "Quant au reste, savez-vous que le poste que visait Gilbert Azibert était rémunéré 370 euros par an ? Que les autorités monégasques entendues ont affirmé que je n'étais jamais intervenu ? Que tous les magistrats de la chambre criminelle interrogés ont précisé que personne n'avait fait pression sur eux? Et que de surcroît Gilbert Azibert n'a pas eu ce poste qui était déjà pourvu ?", énumère-t-il.
Outre le dossier Azibert, Nicolas Sarkozy risque un procès dans le dossier Bygmalion pour "financement illégal" de sa campagne de 2012. Dans l'affaire libyenne, il a été mis en examen notamment pour "corruption passive".