Nicolas Sarkozy applaudit la décision d'Emmanuel Macron d'adresser un "pardon" aux Harkis, ces soldats algériens ayant combattu pour l'armée française pendant la Guerre d'Algérie. Invité dans l'émission Punchline codiffusée sur Europe 1 et CNEWS, l'ex-chef de l'État salue cette prise de position. "Le président a eu raison de s'excuser au nom de la France. On les a laissés tomber. Je suis gaulliste, mais la façon dont on a traité les harkis est une tache sur le drapeau français", affirme-t-il face à Laurence Ferrari.
"La repentance à toutes les sauces, c'est non"
"La façon dont on n'a pas accueilli les Pieds-noirs est une tache", poursuit l'ancien président, rappelant qu'il avait déjà approuvé le discours du Vel d'Hiv de Jacques Chirac qui avait reconnu la responsabilité de la France dans la déportation de milliers de juifs. "Oui, c'est l'État français, on ne peut pas le contester. Mais la repentance systématique à toutes les sauces, n'importe comment, c'est non", tempère Nicolas Sarkozy.
L'ancien président revient sur ses échanges à propos de la Guerre d'Algérie avec Abdelaziz Bouteflika, l'ancien chef d'État du pays décédé début septembre. "Il m'avait dit de me rendre devant le monument de la révolution à Alger", raconte-t-il. "J'étais d'accord parce qu'il y a eu de la souffrance du côté algérien. Mais à une condition : je veux aller avec un ministre algérien dans le cimetière juif d'Alger et dans le cimetière chrétien", confie Nicolas Sarkozy.
Un nombre de visas insuffisant accordés aux "Pieds-noirs"
L'ex-chef de l'État est revenu sur la question du nombre de visas accordés entre les deux pays, qui est inégalitaire selon lui. "On en donne des milliers aux Algériens pour venir en France. Mais nous, quand c'est un "Pied-noir" qui veut y retourner, il n'a pas le droit. Je ne peux pas accepter qu'il n'y ait pas de réciprocité", clame Nicolas Sarkozy. Une position qui fait écho à la décision du gouvernement français actuel de réduire drastiquement le nombre de visas accordés aux pays du Maghreb.